Dans le ciel assombri par l’éclat des nuits de solitude, traversent des bouts de nuages, cotonneux, poussés par le vent, qui hurle dans les branchages, dénudés.
En un rythme étrange, lent mais fluide. Rapide mais calme. Ils semblent glisser serein sur la voûte céleste comme des surfeurs doués caressent les vagues capricieuses et fougueuses.
J’ai les yeux levés vers ce ciel, admirant ce spectacle magnifique, flirtant avec la rêverie; à cet instant, je donnerai tout pour avoir des ailes et voler vers ces nuages; voler vers les étoiles, vers l’univers, comme on rentre chez soi.
Le vent valse à une cadence straussienne, les ombres guident la lumière, les feuilles sèches et jaunâtres de l’automne tapissent la terre, la nature a le cœur à la fête, les hommes dorment.
Je respire.
Comme un nouveau-né.
C’est la paix qui désormais dans mes veines usées coule et va irriguer mon cœur.
Je ne me suis autant senti qu’à ce moment-ci, fort dans la faiblesse, en phase dans le déphasage, connecté au réel en étant déconnecté de la réalité.
Je respire.
Comme un nouveau-né.
Presque quatre heures du matin. Les premières lueurs pointent timidement à l’horizon, les nuages sont partis, la valse baisse, la nature est exténuée, l’homme se réveille.