
Aurore crépusculaire, by Dave
Quand l’hiver trébuche et s’écrase, comme un verre sur le plancher, heurté par une main maladroite, en milliers de petits éclats brillants, vifs et tranchants, le paysage terni par l’automne s’éclipse lentement et s’éteint dans un long soupir.
Quand l’hiver chute et s’étale, comme un œuf sur le plancher, lâché par une main maladroite, en milliers de petites coquilles éparpillées, récifs et monuments, le paysage blêmi par l’automne s’évanouit dans le décor floconneux.
Il souffle dans l’âme du poète un vent d’errance, qui vient et qui va, lécher les braises d’un feu allumé par un regard du cœur.
Le poète virginal, les yeux en cœur, prend sa plume, la plonge dans l’encrier du temps qui passe, du souffle hivernal, celui qui amène les voix du lointain, les murmures d’ailleurs, et sculpte des émotions en vers.
Et avec cette plume ivre de félicité, d’un trait léger donne vie aux lettres ordinaires, et voit prendre forme des mots simples qui se chuchotent comme une caresse.
Et le poète souffle dans le creux de ses vers, délicatement, au rythme de l’hiver qui tombe et s’écrase, sur le paysage éteint et effacé, avec des flocons qui valsent, doucement, lentement.
Sonorités shostakovitchiennes.
L’hiver s’endort, comme le paysage. Le silence. Blanc.

Là-bas, by Dave
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