Sur une idée de Luc Panneton, écrit avec Luc (je tenais la bougie, lui la plume, parce que Luc est le plus doué de nous deux, comme cela se lit ici). J’ai souvent pensé que l’écriture est une solitude, je n’ai jamais raison, quelques fois c’est très agréable de le constater. Merci Luc.
A Lux Freya.
Le Pays de Papa
Il était une fois un beau et grand monsieur. Le beau et grand monsieur n’était pas comme les autres beaux et grands messieurs, car il s’appelait Papa.
Papa venait d’un beau et grand pays, le plus beau pays du monde. Ce pays était tellement loin qu’il y faisait toujours beau. Ce pays s’appelait le pays de Papa.
Dans le pays de Papa, même les animaux n’étaient pas comme les autres.
Il y avait un animal, plus gros et plus haut que tous les animaux. Il avait de grandes oreilles, tellement grandes qu’elles entendaient tout ce que disaient ses amis les animaux. Tout, oui, tout. Même quand ils parlaient tout bas, il parvenait à les entendre. Rien n’avait de secret pour lui.
Comme elles étaient grandes comme ça, tous les sons qu’elles entendaient restaient dans les oreilles; ainsi il pouvait garder dans ses immenses oreilles les battements de cœur et les sourires d’amour d’une maman pour ses tout-petits.
On disait de ce gros animal aux grandes oreilles qu’il avait beaucoup de mémoire, car il pouvait se souvenir – bien longtemps après – de la belle musique de l’oiseau lorsqu’il lui venait d’être triste, ou des blagues joyeuses de ses amis lorsqu’ils avaient des bobos sur le cœur.
Alors ils riaient tous ensemble. Le gros animal pouvait faire ça. C’était grâce à ses grandes oreilles.
Comme il était haut, il était un peu paresseux. Quand il voulait manger de l’herbe, il devait se pencher beaucoup, car elle était loin.
Comme il était gros, il trouvait cela fatigant. Le gros animal s’est donc laissé pousser une trompe. On aurait pu appeler cet animal un Paresseux, eh bien non, on l’a appelé un éléphant, parce que les gens étaient peut-être trop paresseux pour lui trouver un autre nom.
Au pays de Papa, il y avait un autre très bel animal. Sa peau ressemblait à un beau casse-tête. Souvent, son long cou lui permettait de manger des feuilles dans le haut des arbres, tout proche du ciel.
L’animal marchait doucement, il avait de pattes longues comme ça et il avait toujours l’air d’être un peu dans la lune et quelques fois dans les étoiles.
C’était à cause de son long cou. Un cou si long que la tête touchait presque la lune et se perdait dans les étoiles.
On disait alors de ce bel animal qu’il avait un peu la tête dans les nuages. C’est l’animal dont la tête est la plus proche de la lune et des étoiles.
À cause de son long cou, l’animal aurait pu s’appeler Paresseux, eh bien non, on l’a appelé girafe, probablement parce que les gens étaient encore une fois trop paresseux pour lui trouver un autre nom.
Au pays de Papa, il faisait toujours beau.
C’était le pays du soleil.
Il faisait tellement beau que le gazon était vert tout le temps, et les montagnes étaient très hautes et très grandes.
Il y faisait tellement beau qu’à certains endroits la forêt touchait l’horizon et qu’à d’autres endroits la forêt était couverte de sable. Le pays de Papa ressemblait à une immense plage sur le bord de la mer. La plage était tellement grande qu’on l’appelait Désert.
Dans ce Désert vivaient toutes sortes de petits animaux. Comme il faisait beau et chaud, ils restaient cachés sous le sable. On ne les voyait donc jamais.
Pour les voir, il fallait attendre que le soleil fasse dodo. Mais quand le soleil faisait dodo, il faisait noir, c’était la nuit. On ne voyait donc jamais les animaux du désert.
Sauf, si on regardait avec son imagination, car en réalité dans le pays de Papa, seuls l’imagination et le rêve permettaient de voir les choses cachées par la nuit.
Et les enfants imaginaient et rêvaient mieux que les grandes personnes. C’est le pays de papa.
Au pays de papa, certains animaux ont de grandes oreilles pour mieux écouter leurs amis ; un long cou pour avoir la tête dans la lune et les étoiles; et un Désert où durant la nuit se cachent de petits animaux qui ne se découvrent qu’avec l’imagination et le rêve.
Ce pays-là est le plus beau pays du monde, il est le pays de tout le monde, il est le monde.
Superbe! Vous devriez écrire des contes pour enfants!
Connais-tu le poème ,,Le portrait de l’oiseau qui n’existe pas » de Claude Aveline ?
Pingback: Ma Baby Boss est Jurassic – Les 50 Nuances de Dave