Fête du Canada, désert dans les rues, Montréal fantomatique, contraste froid avec la ferveur populaire, les clameurs estivales, célébrant il y a quelques jours la nation québécoise. Le Canada au Québec est une troisième dimension, quasiment un univers alternatif. Ce n’est plus deux solitudes, cela va bien au-delà.
Le ciel s’embrase, feu d’artifice joyeux pour mettre un terme au silence méprisant d’une population glaciale, les politiques lèvent vers le drapeau fédéral des verres de champagne, le peuple s’en crisse royalement.
Mon voisin sort sur son balcon, torse nu, il tient dans une main le symbole des Patriotes, dans l’autre le slip de la reine qu’il s’empresse aussitôt de coller à son cul, et lâche un pet monstrueux qui me donne un haut-le-cœur.
Est-ce ainsi que tout ceci se termine, victime de la toxicité d’un anus en colère? Je regarde le ciel briller de mille lumières, le Canada resplendit, le Québec lui fait un doigt d’honneur.
En écho aux boum boum assourdissants des feux qui éclatent dans la voûte céleste, un tabarnak qui s’écrie devant le parterre de ministres, journalistes, de femmes et hommes d’affaires, de champagne coulant à flot : Ô Canada, fuck you! Le tout en français.