Le Québec compte environ 29 000 entreprises agricoles sur son territoire et 42 000 québécois font de l’agriculture leur métier. Ainsi, l’agriculteur occupe une place essentielle dans l’économie du Québec, son activité agricole génère chaque année près de 2.6 milliards de dollars de revenu pour le gouvernement provincial (qui en est le principal bénéficiaire). En outre, actuellement, plus de 33% des produits alimentaires consommés par les Québécois proviennent des fermes du Québec.
Pourtant, cet atout majeur de l’économie provinciale est menacée par le manque d’entrain des jeunes québécois (seulement 22% des fermes actuelles comptent une relève), peu tentés, semble t-il, par l’appel de la terre et du terroir. La relève n’est pas assurée et la menace d’un rachat par des intérêts étrangers des entreprises agricoles, des fermes et des terres québécoises dont les motivations ne sont pas toujours clairement définies laisse planer l’ombre d’une disparition de l’agriculteur québécois tel que nous le connaissons aujourd’hui. De plus, cela présage d’une importation massive prochaine des produits alimentaires – le comble pour une province aux vastes espaces fertiles – avec de lourdes conséquences sur l’indépendance alimentaire de la Belle Province mais aussi le porte-monnaie du consommateur québécois.
Jason B. est un jeune agriculteur vivant à Napierville. Il fait parti des 18% d’agriculteurs de moins de 40 ans que comptabilise la province. C’est lui qui fera l’objet de ce reportage photographique se voulant une immersion visuelle dans le quotidien ardu de ces travailleurs du sol. On le suivra dans une étape cruciale de son activité, celle de l’entreposage de matières résiduelles fertilisantes (plus précisément de l’épandage des résidus des récoltes). Un voyage au cœur d’une facette, un peu injustement négligée de l’identité québécoise.
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