« La poésie doit être le miroir terrestre de la Divinité, et réfléchir, par les couleurs, les sons et les rythmes, toutes les beautés de l’univers. » – Madame de Staël, De l’Allemagne (1810).
Ce poème qui chantait
Dans ma tête
Il était beau
Il était sot
Comme un cœur en fête
Je l’ai fredonné
En silence
Pour ne pas déranger
Les gens sans cadence
Marchant
Aveugles et pressés
Errances
Il avait du rythme
Des paroles simples
Des mots-gazouillis
Comme le meilleur rire
Des petits enfants
J’étais bien
Vagabond
L’esprit bohème
Ni bagages ni boussole
Juste rien
Les mains vides
Dans mes poches trouées
Sifflotant contre-vent
En silence
Pour ne pas déranger
Les gens sans cadence
Qui avalent les espaces
La vie et tout le reste
Le cœur lourd et pressé
Ce poème chantait
Le rossignol
Frivole
Gitan
Il donnait belle apparence
À ma tête de gland
Aux journées
Aux soirées
À l’éternité
J’ai fini
Par l’oublier
Avec le temps
Il revient dans ma tête
Quelques fois
Comme ça
Sans s’annoncer
Souvent
Lorsque je ris
Comme on gazouille
Comme un petit enfant
Ce bonheur qui s’entend
Qui se dessine
Qui s’imagine
C’est ce poème léger
Comme un nuage
Il m’illumine
Avec ses mots doux
Ses mots d’où
D’ici et d’ailleurs
Aux rythmes pluriels
De l’amour
De la vie
De rien