Les mains en sang. Son sang, jusqu’au coude. Sa belle gueule subie du barbare, dans les règles de l’art. Je m’en étais assuré. Ma colère est malsaine, elle est assassine, elle ne s’arrête qu’à la vue de l’hémoglobine, elle en a besoin pour s’attendrir. Il ne le savait pas. Maintenant, il le sait. Je crois qu’il est mort.
Je me retourne, elle est là, elle tremble de tout son corps, je veux la prendre dans mes bras pour lui dire que c’est terminé, quelque chose m’en empêche, c’est un bras, plusieurs.
Je suis pris, ils me frappent, de la matraque, la foule et ses crachats. La foule exige vengeance, et ce que foule veut Dieu veut, je suis dans le brasier des sorcières de Salem.
Je me sens monter vers le ciel, je me vois monter aux cieux, je suis la fumée, et ma chair brûlée est désormais un magnifique feu de joie. Cette nuit, aux heures tardives de l’obscurantisme, je suis Flamme.
Dans la foule, le visage d’une ex, je me demande pourquoi elle est là, vient-elle assister au spectacle du macabre jouissif, justice faite lui est-elle rendue pour toutes les larmes qu’elle a versées. Loi karmique, on finit toujours par payer ses dettes, d’une manière comme d’une autre.
Je vois défiler chaque instant de mon existence. Le film déroulé lentement, scenario écrit par une pute, réalisé par un toxicomane, et produit par un nymphomane qui en plus bande mou comme des préliminaires qui prennent tout leur temps.
Sans hâbleries, c’est un chef d’œuvre, qui vaut au moins la palme d’or à cannes. On approche de la scène finale, l’apothéose sublimée par le feu. The End. Générique de fin. Lumière. Standing ovation.
Une sonnerie vomissant du Marylin Manson. Je suis jeté hors du sommeil, comme un clandestin hors des frontières. Je transpire. Cinq heures et trente minutes. Il pleut.