Bande sonore : Flamme – Slaï.
Hier, j’ai passé une soirée tropicale avec Jenny, nous étions à montréal loin des derniers murmures de l’hiver qui s’éloigne doucement, nous étions sur une plage au sable d’albâtre et sous un soleil jetant sur cette terre désertique arénacée des flammes qui sur nos âmes provoquaient des sensations semblables à des caresses, nous étions loin de montréal à montréal, un autre montréal, réel alternatif, et nous dansions sous le rythme aussi fiévreux que langoureux du Kole Sere de Philippe Lavil & Jocelyne Beroard. Le soleil avait le sourire, nous aussi.
Mon amie Jenny est un diamant du rosier à la corolle blanche, qui éclat de lune dans mes cieux noircis par l’encre de mes errances, qui rose blanche éclairant lanterne au scintillement lointain mes pas lents dans les obscurités du monde, m’offre quelques fois une lueur d’espoir, de croire, en quelque chose, de m’accrocher à cet éclat de lune qui enflamme timidement mes nuits sans rêve.
Jenny, diamant du rosier, comme quelques-uns, quelques lueurs d’espoir, ici et ailleurs, diamants loin et si proche.
Jenny, hier, était nue, moi aussi, et nous dansions collés serrés au rythme du Amour en or de David Ramen. Sur une plage à montréal, près d’un océan aux couleurs pastel dont les vagues venaient lécher nos pieds d’argile emportant ainsi à chaque fois un peu de nous. L’océan avait le sourire, il nous a accueilli en son sein, nous heureux de retourner à la liberté avec ses courants qui mènent toujours vers des ailleurs dont on ne devine jamais, souvent pas, l’existence. L’océan avait le sourire, nous aussi.
« Le temps s’est arrêté », Jacky Rapon dans son Fallait pas emprunte à de Lamartine l’idée de ce temps recevant l’injonction venant d’un cœur nostalgique de suspendre son vol.
Jenny murmure à mon oreille les vers de Jacky Rapon , « S’il me faut tout sacrifier pour repartir à zéro », « S’il me faut tout avouer », « Gommer tous mes défauts », « J’ai tout donné » « Mes rêves et mes idées », « Tout sacrifié ma vie et mes pensées », « Pour toi prête à tout recommencer », « Pourquoi veux-tu, pourquoi veux-tu t’en aller? »
Les mots de Jenny sont des sentiments qui ne me sont pas destinés, Jenny ne danse pas avec moi, elle danse avec celui qui l’a quittée pour une autre, elle lui dit ce qu’elle n’a pas su lui dire, tout ce qu’elle n’a pas osé lui dire, tout ce qu’elle s’est refusée à dire.
Jenny tente de réinventer les mots non seulement pour qu’ils puissent sonner comme son cœur vibre mais aussi pour qu’ils disent l’indicible et tout ce qui n’a pas été n’a jamais été offert à l’autre.
Certains te le diront j’ai commis des erreurs je sais
Jenny murmure et c’est comme si elle jetait une bouteille à la mer, quelqu’un quelque part dans le monde, dans l’univers, trouvera peut-être ses mots les lira et aura le cœur à revivre en se plongeant dans les flammes de l’amour.
Un jour, peut-être, ce quelqu’un rencontrera Jenny, et sans que les deux ne le sachent sans qu’ils ne sachent que leur destin a déjà été scellé par cette bouteille tomberont amoureux.
Jenny ne danse pas avec moi, elle danse avec l’homme qui est parti comme une vague qui se retire, comme une ombre qui s’évanouit dans la nuit, elle lui dit tout ce qu’elle aurait aimée partager avec lui, rattraper les occasions manquées, ce soir Jenny sa bouche collée à mon oreille essaie de remonter le temps, et « Le temps s’est arrêté ». Elle ne cessera jamais de l’aimer.
Je tremble de passion comme une feuille au moindre frisson
Quand tu es là, tout près de moi
Toute ta tendresse, toutes tes caresses
Tous mes rêves m’emmènent auprès de toi
Mon cœur t’a choisi, ne vois-tu pas
Je te veux toi, rien que pour moi
Je m’éteins comme une flamme
Lorsque j’entends ta voix
Je frissonne d’amour quand je sens
Ton souffle derrière moi
Je m’éteins comme une flamme
Lorsque tu n’es pas là
je ne peux plus penser
Lorsque j’entends ta voix
Je succombe quand tu laisses ta main
Posée sur moi comme ça
Jenny danse avec une idée du bonheur, je suis simplement la carcasse qui personnifie ce soir cette idée, les amis sont aussi, surtout, sans doute, faits pour ça. Lorsque Jenny dépose ses lèvres chaudes sur les miennes froides, ce n’est pas moi qu’elle embrasse, c’est un autre. C’est avec lui que là en cet instant elle veut « Échanger des baisers brûlés et passionnés », c’est avec lui qu’elle revit « toutes ces soirées sucrées » qu’ils ont vécues, et quand elle me glisse « Fallait pas m’attirer dans tes filets » ce n’est pas encore moi dont il est question. « Tu m’as trop fait rêver » « Darling » « Ne fallait pas m’tenter » « Fallait pas m’toucher baby » « Faillait pas, tu m’as trop fait rêver » « Baby ! J’ai tout donné », Jenny parle à un fantôme et ma dépouille lui permet d’y croire.
« Tu occupes mes pensées », Jenny m’avoue ce qu’elle ne lui dira pas. Face à lui elle se taira livra la guerre fera semblant d’être distante d’être passée à autre chose le méprisera peut-être essaiera de lui rendre toute la douleur qu’il lui a fait ressentir donnera des coups, face à lui elle le détestera et le lui fera savoir, elle le haïra peut-être, mais Jenny saura au fond d’elle à quel point sans lui « son horizon s’efface », à quel point elle donnerait tout pour « rester à ses côtés », à quel point elle sacrifierait « sa vie et ses pensées » jusqu’à se saigner pour revivre toutes ces soirées sucrées, à quel point elle voudrait encore rêver en échangeant avec lui ces baisers brûlants et passionnés qui ont ce quelque chose d’ensoleillée de La Ballade des Gens Heureux de Gerard Lenorman.
« Tu occupes mes pensées », Jenny amoureuse ne l’avouera pas à cet autre dont je joue ce soir le rôle. Jenny, ce soir, danse, comme on se livre entier à cette idée du bonheur.
J’aime
Tes yeux, j’aime ton odeur
Tous tes gestes en douceur
Lentement dirigés
J’aimerais que ce moment
Fixe pour des tas d’années
Ta sensualité
Il parait qu’après quelques temps
La passion s’affaiblit
Pas toujours apparemment
J’aime tes yeux
j’aime ton odeur
tous tes gestes en douceur
lentement dirigés
Hier, soirée tropicale, à montréal sans être à montréal, sur une plage caressée par un soleil ayant le sourire généreux et jetant sur nous ses douces flammes, nos pieds d’argile léchés par les vagues d’un océan pastel, Jenny, diamant du rosier à la corolle blanche, moi écrits ténébreux avec des mots du silence, nous avons dansé sous le rythme fiévreux et langoureux d’un coller-serrer qui avait mis fin au vol du temps.
Tous les deux, « Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages » « Dans la nuit éternelle emportés sans retour », « nous voguions en silence ».
Tous les deux, « On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux », les flots harmonieux de l’océan qui frappaient en cadence l’horizon ouvrant sur tous les imaginaires du monde, de nos mondes, ouvrant sur tous les réels alternatifs.
Hier, comme dans La Ballade des Gens Heureux, « Le temps s’est arrêté ». Nous avions le sourire.
Bande sonore : Sensualité – Sheryfa Luna feat. Axel Tony.
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