De loin, c’était une banale rencontre libidinale dans un café.
En observant attentivement, la scène renvoyait au théâtre de l’absurde, on est au-delà de la comédie ou de la tragédie. Pièce écrite un acte, sans véritables personnages, sans histoire, mais avec beaucoup de mise en scène.
Une scène vide, donc. Un décor vidé, expurgé, ou saturé d’invisibles. Des monologues en apparents dialogues se disant avec des paroles aux mots sonnant creux, à l’ouïe cela ne s’entend pas.
Échange de vide pour meubler le néant dans une espèce de rien, par des invisibles jouant et surjouant quelque chose qui revient en fin de compte au rien, au néant, au vide.
Théâtre de l’absurde dans son paroxysme surréaliste et dadaïste. Conceptuellement , et donc véritablement postmoderniste. C’est supra-réaliste, au-dessus du réel, au-dessus de la rationalité, en rupture anar comme un pollock éjaculant hors du cadre et manquant ainsi la cantatrice chauve.
Mais, en fait, il n’y a pas de cadre. Tout est dans la tête. Superposition des réels dans un monde en lévitation, photographie de la réalité big mac, et donc bourrée de cochonneries.
La banale rencontre libidinale dans un café est une masturbation des ego, ça gicle hors du cadre, sur la tête de la cantatrice chauve, sur le cul entre deux chaises du quidam, dans la bouche ouverte du politique, sur le visage de la pute nymphomane, sur une toile de l’art contemporain vendue à coup de milliards à des enculeurs de pauvres.
De loin, de près, l’anus des pauvres a une gueule de chou-fleur.
« M. Smith: Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux!«