Baudelaire

« Mes rêves érotiques sont des orgies où je redéfinis le sens des choses, je baise les concepts, les Idées. »

 

J’ai plus de souvenirs que si j’avais _______________ ans
Pas de gros meubles à tiroirs encombrés de mille ans
De vers du même âge, de billets sans rose mais avec des épines, de vomissures, et de rage
Avec de lourds cheveux roulés dans l’indulgence
Ne cachant rien des secrets de mon triste cerveau

Une tête remplie de vies jamais définitivement mortes
Une tête pleine de visages oubliés
Une tête caveau
Une tête en forme de cœur
Immense caveau

Et qui contient lourde tête et triste cœur
Plus de morts qu’une fosse commune
Je suis un cimetière abhorré de la lune

Caveau dans la pyramide comme les sarcophages
Dans lesquels sont momifiés les souvenirs
Afin qu’ils survivent mille ans
Au temps qui passe et au monde qui trépasse
Et qui s’acharne toujours sur les morts
Qui lui sont chers trop chers ou rien

Je suis un vieux boudoir aux fleurs fanées
Roses flétries et autres défraîchies déteintes pâlies éteintes
Où gît tout un fouillis de modes surannées
Où les pastels plaintifs et les crocs de boucher
Seuls accrochent l’amour et ses sentiments affiliés
Comme des morceaux de viande présentés comme des chairs pornographiques
Dans ce vieux boudoir le parfum du flacon débouché
Lève le cœur

Rien mais rien n’égale en longueur nos existences
Ces boiteuses bancales estropiées journeys
Quand sous les lourds flocons des neigeuses et polaires années
La baise et autres affiliés
Fruit de la morne incuriosité
Prend des proportions à rendre décente l’immoralité

-Désormais tu es, ô matière morte !
Qu’un néant entouré d’une ombre épouvante
Hibernant dans le fond d’un désert froid
Un sahara de glace avec du sable sibérien
Un vieux sphinx dans les ténèbres d’un monde las
Un lieu qui n’est point sur la carte
Un endroit qui se trouve dans l’invisible
Ô matière morte et trou noir
Toi vieux sphinx à l’humeur farouche
Ne chante qu’aux rayons du soleil qui se couche

 

 

 

 

 

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