Seulement tu le sais

Seulement tu le sais
Ce que portent mes silences
Ces blancs remplis de noir
Qui n’ont pas enterré
Des aveux taiseux
Qui n’ont pas eu la langue tranchée

Seulement tu le sais
Ce que portent mes solitudes
Des fantômes accrochés
A des chaînes de remords
Traînant dans le labyrinthe ténébreux
De ma permanente dépression
Et malgré cela tu es toujours là
Spectre de ma nuit
Invisible présence
Loin et ici
Toujours là

Seulement tu le sais
Oui tu le sais
Ce que porte mon mutisme
Cette sempiternelle descente
Dans les profondeurs aux feux éteints
De la chute des anges aux chaleurs du Tartare
Une errance dans les recoins si reculés
De mon esprit torturé supplicié guillotiné
Oui tu le sais
Et tu n’es partie
Tu es là

Toi qui meubles mes nuits
Toi qui remplies mes absences
Toi dont je sais le nom
Toi dont je murmure si souvent le surnom
Toi dont je me souviens
De tout
Des moindres paroles aux petites respirations
Des regards aux grandes colères
Des colères aux grandes blessures
Des blessures aux grandes détestations
Des détestations à ce petit quelque chose
Qui te fait revenir dans ma nuit
Sans faire trop de bruit
Pour ne pas détourner mon attention
Des ténèbres qui m’obsèdent
Silencieuse présence
Toi qui m’attends chaque jour
Chaque soir chaque nuit
Dans un coin anonyme
Je te vois
Désormais
Comme jamais avant
Je te sens
Désormais
Comme pour la première fois
Ne reste pas loin
Viens
Et embrasse-moi

Seulement tu le sais
Toi dont les baisers n’ont pas encore scellé mes lèvres
De promesses d’éternité
Toi dont le parfum ne m’a pas encore enivré
Parfum qui me fera oublier les puanteurs du monde
Les exécrables odeurs de notre contemporanéité
Toi dont les caresses souffles velours sur ma peau aride
Balaieront les cendres qui me recouvrent
Et me feront découvrir à toi
Et à moi
Comme une aube nouvelle
Viens
Caresse-moi
Souffle le vent
Viens
Laisse-moi te caresser
Déposer sur ton corps nu
Ton cœur nu
Des baisers roses
Et de toutes les couleurs du bonheur
Qui fleurs de l’aube nouvelle
Laisseront échapper ce parfum enivrant
De ceux ayant eu l’invraisemblable culot
D’être ensemble
Heureux malheureux qu’importe
Ensemble
Parce qu’ensemble tout devient possible
L’aube qui se lève
Le triomphe sur les noirceurs
Viens

Seulement tu le sais
Doucereuse tendresse
Tout le mal que l’on s’est faits
Ces bêtises d’une grande absurdité
Cette absurdité d’une grande stupidité
Cette stupidité de rage bête
Tout ça pourquoi
Qu’avons-nous gagné à être cons
Doucereuse tendresse
Dis-moi
Quel fût mon crime
Quel fût le tien
Qu’avons-nous obtenu dans cette guerre des roses
Qu’avons-nous eu de mieux
Qu’un feu qui ravage
Et réduit tout en cendres
Cris larmes colères rages
Dans nos cœurs des fleurs du mal
De toutes les couleurs
Doucereuse tendresse
Toi qui es ici
Dans un coin anonyme
Invisible et silencieuse présence
Dans ma nuit
Sans bruit sans rien dire
Et si
Et si seulement
Nous nous aimions
Pour une fois
Comme dans le il était une fois
Une fois toi et moi
Viens

Seulement tu le sais
Ce que portent mes yeux
Froids
Les cicatrices fraîches
Les joies fanées
Les misérérés asséchés
Les espoirs vidés
Les blessures qui se réfugient
Dans le noir de mon regard terne
Toi qui es là
Naviguant dans mes mondes
Marchant dans ma nuit
Remontant loin
Jusqu’au fond des âges oubliés
Toi qui m’observes
Dans ton coin anonyme
Invisible présence
Que vois-tu
Me vois-tu

 

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Seulement tu le sais
Malgré les larmes acides
Brûlant mon visage
Quand une tête explose sous les coups de la haine
Quand un cœur est arraché pour nourrir les dieux
Quand le verbe crache du venin
Quand l’humain devient un machin
Tu sais
Mes larmes de rage
Mes pleurs de colère
Je tremble
Dans ma nuit
Je n’ai pas froid
Je brûle
Tu le sais
Toi
Oui
Toi
Malgré mes mots bredouillés
Qui ne savent pas parler
Le langage du cœur
Malgré mes paroles maladroites
Qui ne savent pas dire
Les maux de l’âme
Toi
Oui
Toi
Seulement tu sais

Seulement tu le sais
On ne voit bien qu’avec le cœur
Dit-on
Que vois-tu
Me vois-tu

Seulement tu le sais
Etoile
Polaire
Astre
Mort
Tulipe blanche
Au milieu de mes roses noires
Toi
Si imparfaite
Moche
Comme moi
Moche
Comme d’une autre beauté
Toi
Etoile
Fragile
Délicate
Forte
Brillante
Viens

Seulement tu le sais
Toi qui n’es jamais partie
Toi qui es toujours là
Invisible
Silencieuse
Présence
Tu le sais
Que la petite lumière
Au bout de ma nuit
C’est toi

Viens
Petite lumière
Viens
M’embrasser

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