J’crois qu’les histoires de cul, c’est comme les voyages en métro
Et quand j’vois tous ces voyageurs, parfois, j’en aimerais en baiser quelques-uns
Pourquoi tu crois que j’prends le métro, qu’tant d’gens attendent sur le quai
Pourquoi tu crois qu’on s’empresse de pénétrer autant dans les wagons
Le métro arrive souvent au moment où on s’y attend le moins
Une histoire d’éjaculateur précoce, de climax inattendu, dans l’œil
Dans les fesses, sur les seins, et autres rivages
Puissantes transes imprévues, coupures publicitaires en plein live
Le métro comme certaines histoires de cul arrivent souvent
Quand tu t’y attends le moins ou avec un peu beaucoup de retard
Le métro démarre souvent au moment où on s’y attend le moins
Pas d’avertissement ou ton esprit est ailleurs
Comme une histoire de cul où tu t’ennuies ferme
Quelques témoins sur les quais pour te voir perdre l’équilibre
Quand le métro démarre en trombe
Comme cette histoire de cul qui n’attend même pas que tu sois à poil
Et tu penses à tous tes potes qui restés sur le quai du bar
Et autres quais de tes bacchanales t’ont regardé t’éloigner
Dans le wagon avec le visage inquiet et tu repenses à ton sourire
T’sé celui qui dit à soir j’vais fourrer et pas vous losers
Et qui ont su avant toi que le métro te fera perdre pied
Comme le coup cauchemardesque d’un soir
Avec lequel tu t’es barré
Quelques fois toi aussi tu leur fais signe quand ils te disent au revoir sur le quai
De grands signes et quelques fois quelques commentaires
Parce que tu l’sais quand le métro se plantera à la prochaine station
Tu l’as pris une ou deux fois et c’est souvent la même histoire
« Un suicide sur la ligne orange nous oblige à suspendre le trafic »
Des amoureux qui se sont jetés sous les trains
Viande hachée sur les rails
L’histoire de cul d’un soir recherche le grand amour
Suicide avant la prochaine station tu te barres illico presto
T’as pas une gueule de viande hachée
J’crois qu’les histoires de cul, c’est comme les voyages en métro
Chacun y va de son pronostic sur la durée du voyage
Pour certains le métro va dérailler dès le premier suicide
Le grand amour change forcement ton comportement
Dès l’premier mot faut bien choisir ta station
Berri uqam ou mont royal, place des arts ou jean talon
Tu choisis quoi, une baise pénible ou une baise porno
Une baise cheap ou une baise overrated
Une baise d’arna-cœurs ou une baise qui te lève le cœur
Debout dans le wagon ou contre la vitre
Une love story de télé-réalité comme une story pas très classe
Une baise swipe left ou un parfait match
Tu choisis quoi, le grand amour contre une histoire de cul
Dès les premiers instants tu n’as d’yeux que pour ta bite
Ta chatte et tout ça bat de l’aile
Tu calcules derrière les portes qui se ferment
Le défilé des quais qui passent
Toutes les scènes que tu reproduiras
Comme un artiste compose un paysage
Et si t’as une conscience après des shots de vodka
Ivre comme un polonais ou comme un russe
Tu descends à n’importe quelle station
Et tu laisses filer le grand amour
Sur le quai tu t’sens mort comme un amoureux prêt au suicide
Toi tu dis qu’tu n’y es pour rien et qu’c’est sa faute
Le silence du quai te saoule et chaque gueule t’écœure
Faut qu’tu fourres, que tu te vides, tu rembarques dans le prochain métro
Te dégourdir la bite et relaxer ton vagin comme un impératif de zénitude
Ce n’est pas encore la fin de ton voyage en métro
Le wagon ralentit, sur le quai il n’y a plus aucun de tes potes
Tu dis au revoir à ton sex toy d’un soir et tu vas te branler
Le conducteur n’attend pas que tu décâlisses
Pas le temps à perdre ce soir
Sa poupée gonflable surchauffe du cul
C’est vrai qu’les histoires de cul, c’est comme les voyages en métro
Tu attends sur le quai le bon wagon
Un truc qui ne date pas des années urss
Un truc de ce siècle au minimum
Un truc que tu pénétreras sans vouloir y revenir
Si possible
Un truc qui te pénétrera d’une façon comme d’une autre
Sans vouloir s’y attarder
Plus qu’il n’en faut
Et de cette histoire de cul que tu noteras pas dans ton agenda
Tu oublieras tout de la durée du voyage
A moins que ce soit flippant
Ou une heureuse découverte pleine d’entrain
Pour beaucoup, la vie se résume à monter dans l’métro
A connaître ce qu’est une histoire de cul et s’découvrir usager d’un réseau vétuste
Ils ont souvent envie d’enculer le conducteur
De voir leur nom dans un post « spotted stm »
D’autres l’objectif est d’arriver à la bonne heure
Pas trop tôt pas trop tard
Éjaculateur et jouisseuse au bon timing
D’autres en ont marre d’arriver en retard
D’autres n’en peuvent plus d’arriver trop tôt
Venir avant l’heure ou pas à la bonne heure
Quelques-uns entrent et sortent du wagon sans trop faire attention
Et forcement ta bite ton vagin a la tronche de tous les wagons
Il est facile de prendre le métro si on n’est pas trop pauvre
Avec la stm les prix ne sont pas toujours accessibles
Comme certaines histoires de cul
Pour certains les voyages en métro n’existent que dans leurs rêves
Pour d’autres trop riches il y a le vélo et le gros truck
La décapotable et la belle berline
Des histoires de cul de première classe
Qui puent un peu le gaz et le cadavre de l’environnement
Pour d’autres les voyages en métro
Comme des histoires de cul sont comme la magie
Cela ne dure qu’un temps
Un dépannage plus qu’une obsession
Une façon d’être écolo parce que cela satisfait quelques besoins
Qui n’ont rien à voir avec l’écologie
Pour certains les histoires de cul sont comme les voyages en métro
Ils enchaînent voyage sur voyage
D’autres entrent dans le premier wagon sans faire attention
Forcement ils descendront déçus à la prochaine station
Car certains wagons sont aussi dégueulasses qu’épouvantables
Ennuyeux qu’insipides
Y a ceux et celles qui flippent de s’engager parce qu’ils sont émotifs
Soit un peu trop esthétiques ou simplement sécuritaires
Moi après mon premier voyage je n’ai pas souffert pendant des mois
On s’est quittés sans commun accord et j’étais plus d’accord qu’elle
Depuis j’traîne sur le quai, j’regarde les wagons qui s’immobilisent
Y a des portes qui s’ouvrent mais j’me sens souvent à part
Il se dit que les voyages en métro comme les histoires de cul
Finissent bien en général
Si pour toé c’est l’cas, accroche-toi et garde la bite et le vagin en forme
Si pour toé c’est pas l’cas, y a toujours un terminus
Maintenant t’es prévenu(e), la prochaine fois tu prendras l’autobus
Pingback: Il est trois heures, Montréal dort – Les 50 Nuances de Dave
Pingback: Anulingue – Les 50 Nuances de Dave