Amantes de Ste-Jeanne

Elle savait pourquoi elle allait danser
À Ste-Jeanne, aux Midinettes
Pour cette bouche qui lui a volée un baiser
Elle revenait exiger le reste

Comment garder toute sa tête
Embrassée par des lèvres audacieuses
Comment ne pas se perdre caressée par une langue vicieuse
Car l’on croit toujours
Aux doux mots d’amour
Ailleurs comme aux Midinettes
Quand ils sont dits avec un baiser

Elle qui l’a aimée avec le temps
Elle la trouvait la plus belle de Ste-Jeanne
Elles restaient enlacées des soirées
Entières et se donnaient entières
Dans de grands élans et dans ses grands bras
Elle la trouvait la plus belle de Ste-Jeanne
Elle restait réfugiée des nuits entières
Se donnait nue et s’offrait à découvert
Ailleurs comme aux Midinettes, à Ste-Jeanne
Sans volonté sous ses baisers

Elle ne réfléchissait pas, elle donnait tout
Le meilleur de l’être et le pire du mal-être
Belle poétesse à chaque fois elle versifiait chaque bout
De ces baisers, poèmes écrits sous l’ombrage d’un hêtre
Pour que le soleil ne tue leur amour
Elle le savait, qu’elles se mentaient
Elles le savaient, que cela ne durerait
Le soleil toujours tue l’amour
Et le temps efface tout

 

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Comment garder tout son cœur
Embrassée par une bouche dévoreuse
Comment ne pas se perdre lapée par une langue avaleuse
Car l’on croit toujours
Aux doux moments d’amour
Aux Midinettes comme ailleurs
Quand ils sont dits avec une baise enflammée

Elle qui l’aimait tant
Elle écrivait pour elle des hymnes à Aphrodite
Elle était folle de croire au bonheur
De vouloir garder son cœur
Elle écrivait comme Sappho
Sous l’ombrage d’un hêtre
Pour que le soleil ne tue point tout cet amour
Mais hélas, à Ste-Jeanne comme ailleurs
Les doux mots d’amour et les doux moments d’amour
Dits avec un baiser et une baise enflammée
Ne sont qu’un leurre

Elle ne l’aime plus
C’est effacé

Personne n’en parle plus

 

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