

Bande sonore : Dôme épais – Léo Delibes.
Hier, dans le métro, j’ai piqué un p’tit léger somme, érotique, porno, je léchais un cul. Celui d’Esméralda, métisse d’Andalousie et du désert saharien, elle me l’offrait en se cambrant aussi parfaitement qu’une nonne se donne corps et âme à dieu le père. J’ai fait « Allahu akbar » et la vierge a convulsé.
A Place-des-arts, j’ai été éjecté du somme par une conductrice d’une sauvagerie inconcevable. Je veux dire freiner de la sorte relève de la pure barbarie, plusieurs usagers se sont écrasés contre la vitre et d’autres ont profité pour toucher les seins des demoiselles qu’ils zieutaient depuis un moment. « Accidentellement ». Les demoiselles n’y ont pas cru. Pas nonnes ni connes. Les claques se sont faites entendre comme des claquements de fouet. Ce qui ne m’a pas laissé insensible.
Le fouet, rien qui puisse me faire revivre. Séance sadomaso dans un wagon du métro, gratis, en live, je fais oui. Voyeur, j’ai enregistré chaque moment de cette violence proprement administrée à des malades qui se sont essayés parce que quoi ils en avaient l’opportunité. « Paf ! » Sur la tronche. Main rouge sur le visage. « Ostie de fucké ! » comme crachat. Les mecs se sont demandé si tout cela, leur audace, en valaient le coup. Moi, j’ai juste bandé comme un cheval. Big black coke, une des usagers a fixé mon entrejambe gonflé à bloc, « Foutu c’est foutu » je ne me suis même pas donné la peine de camoufler ma fantastique et wagnérienne érection. « Sniffe ma coke », ai-je voulu lui dire, mais la Lady tronche genre « J’en ai connu de plus monstrueuses » le regard intrigué et blasé fait la moue. « Nice, but not awesome ». Elle ne sniffera pas ma coke ce soir. Elle vivra l’overdose avec plus colosse.
J’ai envoyé un message à Esméralda. « J’ai rêvé de toi. » « Ah ouinnnnnn !!!! Dave !!! C’est cute !!! » Accompagné de plusieurs émojis envoyant des bisous rouges comme des cœurs. Elle n’a pas voulu savoir de quoi il s’agissait. Esméralda s’est imaginée autre chose, et ce soir quand j’ai fait pratiquer ma langue sur sa cambrure aussi parfaite qu’une nonne s’offre au seigneur dieu le père, je me suis dit qu’elle a bien fait. En la dégustant, par des ronds et des danses et sans me marrer, lavette remplissant la même fonction qu’un moulinet, je parcours et fais le pourtour en ne négligeant aucun contour, ceci est une exigence d’amour, un truc presque humaniste.
Être anulingue, c’est être humaniste. Faut avoir le cœur accroché pour aimer la merde des Autres. Se dévouer entier à caresser, à nettoyer, à discuter franchement avec le dégoût.
Je dirai même que l’on ne saurait se revendiquer humaniste sans être anulingue. Quand t’as pas passé ta langue sur le trou de balle qu’est l’Autre et que tu n’as pas goûté à ses saveurs, tout le reste est voué à l’échec.
« Regarde, les Prix nobel, et autres Saints ! » comme me le soulignait d’Almavida récemment lors de notre rencontre à Berlin : « Des analothropophages ! » Tu humes, le nez collé à la fesse, la bouche qui salive, la langue qui explore et découvre l’Autre et qui se rend compte au fond que en fermant les yeux sur bien de choses il y a du bon dans la merde.
Là, tu sais que ton humanisme est à point, tu as atteint le degré le plus élevé de l’amour et de la considération de l’Autre, tu es désormais nobélisable, béatifiable. Anulingue, l’espéranto de l’humanisme. « Danke schön D’Almavida ! »
Alors, je me suis fait humaniste en parcourant la raie de fesse d’Esméralda, comme dans mon somme. Elle s’était épilée, ce qui rendait les choses plus aisées. Faut dire, des poils à cet endroit c’est comme un vocabulaire de pédant dans une conversation de comptoir de bar. Désagréable. Manque de savoir-vivre.
Surtout si cette pilosité, ce pédantisme, cette autre verbosité, a conservé des traces des déjections rectum expulsum merdum. « Nan » comme le diraient Rose et Mélissa. « Pas possible » comme s’écriait Jenny. Esméralda était d’un savoir-vivre et d’un agréable qui m’a donné plus qu’envie de faire pratiquer ma langue et d’être radicalement et pleinement humaniste.
Hier, dans l’appartement d’Esméralda, elle m’a demandé : « Dis, qu’est-ce qui t’arrive ces derniers temps ?! T’écris tout le temps des poèmes !!! T’as plus de cul(s) à raconter ???!!! » J’ai fait : « C’est le printemps des poètes ». Elle a répliqué « Ohhh, c’est chiant ! » J’ai répondu « Laxatif ». Son corps cambré avec son anus parfaitement offert a conversé à sa place. Après et pendant coup, je me suis senti si bien. Tellement qu’en rentrant chez moi, je me suis décidé à écrire un essai sur l’espéranto qu’est l’anulingus.
Quelques nuits plus tard, plus d’une centaine de pages avec des références philosophiques, des empirismes sociologiques, et même des abstractions théoriques science po. J’ai envoyé le premier jet à Marylin, connaissance éditrice en voie de devenir une amie et qui est une anulingue incontestée.
Elle m’a dit : « Tu tiens là un sujet très vendeur !!!! » Ce qui signifie que je vais sans doute me donner corps et âme à sa raie de fesse et elle dans un 69 égalitariste fera pareil. Marylin est enthousiaste. Elle me promet le prix nobel de littéra-cul-ture. Que veux-tu que je te dise d’autre. Anulingue, langue sainte nobelisée et béatifiée.
Bande sonore : Habanera de Carmen – Bizet.




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