Bande sonore : Equinox – John Coltrane.
Hier, Diane m’a dit : « Faut que je t’avoue une chose. » Je l’ai regardée en faisant aussi bien le vide que silence, dans l’expectative d’une explosion hiroshima ou d’une énième malédiction haïtienne. « ‘K ». Diane a baissé les yeux, a pris une attitude très solennelle, et j’ai juste fait « Merde » dans ma tête. Venait-elle d’apprendre qu’elle avait la blennorragie et me l’avait refilée ? Était-elle tombée amoureuse ce qui signifie choper une gonococcie, et essayait de me refiler le truc ? Voulait-elle que je sois plus hard avec elle afin de ternir comme on salit son image aussi mariale que trop propre sur elle pour que je puisse jouir ? Ou pire, elle voulait des préliminaires et du romantisme avant pendant et après coup ( ?)
J’ai commencé face à cette solennité à transpirer de la bite. Diane a lâché : « Je t’avoue que ces dernières semaines, ces derniers mois, nuits et jours, dès que j’avais un moment de libre et à moi, je te lisais. »
Diane marque un temps d’arrêt pour que cet aveu difficile venant d’elle me pénètre tel un godemiché dans mon oreille. Diane ou l’orgueil XXL autant en ego recto verso qu’en erecto verso larguait une bombe dont l’explosion s’entendait jusqu’à haïti comme un membre amputé par un toubib au XIVe siècle. J’ai accueilli sa souffrance, j’ai compati à la douleur de son amputation et je lui ai dit : « Ah. ‘K. Cela a dû être moche. »
Diane les yeux gênés par cette espèce de nudité offerte, l’âme déshabillée, le regard un peu au regret, ne savait pas trop comment prendre ma réponse. « Tu m’as obsédé. J’ai presque tout lu de toi. Je voulais savoir qui t’es, entrer dans ta tête, percer ton mystère, plus j’avançais dans tes labyrinthes comme tu l’écris souvent plus j’étais mitigée perdue, Dave qui es-tu tabanark ?! »
Diane les yeux écarquillés, regard foudroyant, la bouche serrée comme son visage fermé, posait une question qui avait tout d’un ultimatum avant un Apocalypse Now duquel l’odeur de napalm dirait à quel point mon corps calciné n’avait pas survécu. « My Lady Diana, I really don’t know. Trust me. »
Diane m’a regardé en repensant à tous les épisodes de Lie to me, je n’avais pas de micro-expressions faciales du mensonge, elle a secoué la tête et a soupiré « I’m fucked. » Cela n’était pas un ultimatum, cela avait tout l’air d’un diagnostic médical très sévère.
Diane est rentrée en désintoxication, il y a quelques jours et nuit. D’après ce qu’elle m’a fait comprendre dans un message.
Elle a dit « Je vais en Davesintoxication. J’en ai besoin, pour ma santé mentale et parce que tu ne me fais pas que du bien. Dave, sais-tu seulement ce que tu fais aux gens ?!! T’en rends-tu seulement compte, criss ?!!! »
Je n’ai pas pu répondre, cela ne le méritait pas parce que l’on ne peut dire quoi que ce soit devant la souffrance et la douleur seulement faire silence et si possible parler avec son corps, et je n’avais simplement pas de mots du corps pour faire comprendre à Diane à quel point j’étais profondément désolé d’être si moche et si épouvantable, à quel point j’étais attristé d’être pour elle un toubib du XIVe siècle amputant un membre.
Diane n’a plus rien dit, on ne se parle plus, elle a mis un mur et un désert entre nous ; et quelques fois, de temps en temps, elle me lit et repart d’aussitôt afin de de ne pas replonger ou de ne pas choper cette gonococcie que sont les nuances blogguées d’un être qui fait peu de sens autant qu’il fait un si grand mal. Un être plein de maladies vénériennes.
En partant en centre de désintoxication, avant d’entrer dans ce processus de guérison qu’est la davesintoxication, Diane m’a laissé un message réseaux médias sociaux, une lettre, j’ai repensé à hier et à son aveu, et comme souvent je me suis senti comme une merde. Et je ne sais pas comment il est possible que je rentre à mon tour à davesintoxication. Comme elle le dirait sûrement « I’m fucked. »
Bande sonore : Sinner Man – Nina Simone.
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