Salut mon frère,
J’aurais aimé t’envoyer une carte postale mais voilà, ils n’ont pas de timbre pour carte postale au bureau de poste de la rue Poland, New Orleans. J’y suis allé ce matin pour un timbre pour carte postale. Nous sommes dix à attendre. L’unique caissière salue tout le monde. Tout le monde salue à l’unisson, je me croirais à la messe. Elle s’excuse d’être unique. Je me dis je reste, je risque d’assister à un morceau de culture. Les gens parlent l’accent d’Alabama, légèrement chanté. Les Noirs ont leur style et les Blancs, le leur. J’ai passé une heure, un délice. Ça goûte l’Afrique, mon frère, je me sens chez moi.
Embrasse ta fille de ma part, dis-lui qu’elle est riche.
Amitiés
Hey Luc
Mon frère j’ai reçu la carte postale, l’image est magnifique. J’ai entendu les voix qui chantent en chœur / cœur. J’ai vu les couleurs uniques de gens uniques dans un lieu qu’ils rendent unique. J’ai aussi goûté ses saveurs, ça du chez moi, ça goûte du chez nous, ça goûte nous.
Bel enivrement mon frère.
J’embrasse la p’tite de ta part, je lui transmets le message. Un jour, elle en aura besoin, un jour ça lui fera du bien. Elle remerciera son oncle, son affectueux tonton.
Dave
Lorsqu’il préparait son documentaire sur les J.O. de Mtl, Jean-Claude Labrecque a demandé à ses réalisateurs que la caméra écoute. Tu filmes ce que tu écoutes.
C’est la même chose dans un bureau de poste. Tu passes une heure avec ces gens du quartier et, à un moment, tu sens le rythme.
Cette dame au comptoir ce matin, c’était du blues. Une fois que tu sais ça, tu as trouvé le rythme de ton texte. Il fait ronronner ton lecteur.