« L’« homme » peut être en effet cet homme ou tel homme, donc l’individu à chaque fois ; il peut être l’homme en général, l’homme que l’on retrouve en tout homme ; mais il peut être aussi n’importe quel homme, un homme quelconque, tout homme quel qu’il soit ; non pas l’homme en tant qu’individu ni l’homme en tant qu’homme, mais l’individu en tant qu’homme. Il s’agit de la différence du semblable ou de l’identique.
Chaque homme est une différence, cette différence n’est pas concernée en tant qu’individuelle mais en tant qu’elle est humaine, en tant qu’elle est à chaque fois celle d’un homme. […]
On leur a reproché, en affirmant cette souveraineté, d’être l’expression de l’anthropocentrisme occidental. Ce n’est pas le cas, à bien cerner ce qu’elles disent. […]
Les droits de l’homme sont les droits des hommes à chaque fois différents. Ils ne sont pas les droits de l’identité de ces différences, mais les droits de chaque différence de cette identité. Ainsi compris, ils peuvent émettre une prétention à l’universalité ; ils n’impliquent pas un modèle commun d’humanité. Leur universalité est celle due « à chaque fois un homme » et non du « partout l’homme ».»
– Faes, Hubert. « Sens et valeur des droits de l’homme », Revue d’éthique et de théologie morale, vol. 264, no. 2, 2011, pp. 73-88.