Juin

Natasha Rose

Bande sonore : Mon Amie la Rose – Natasha Atlas.

Hier, Natasha s’est ouverte comme une rose sur la piste de danse qu’est ma salle de séjour. Rose baptisée de rosée, épanouie heureuse, un peu amoureuse, nourrie par les rayons de soleil. Hier à l’aurore, Natasha m’a dit : « Vois le dieu qui m’a faite, m’a fait courber la tête, et je sens que je tombe, mon cœur est presque nu et je sais que j’ai déjà un pied dans la tombe et que déjà je ne suis plus ». Elle dansait aux rythmes d’orient, dans l’alcôve de nos nuits passionnées, loin du brouhaha montréalais et de toutes ses poussières grises, je l’admirais et je me disais que pour toujours il en serait ainsi.

Natasha m’a inspiré un poème il y a quelques mois, un poème écrit pour une rose et qui parlait de rose et d’une vie en rose, natasha qui naît toujours à l’aurore, fleur si singulière de mon jardin, éblouissante et nue, sous la lune comme dans les lumières de l’aube, j’ai si souvent le cœur qui tombe dans la tombe de cette poussière que je suis et donc qu’en sa présence je ne suis plus.

En dansant, rythme lent d’orient, une flamme valsant avec le souffle de l’aurore, feu de diable sans feux incendiaires, peu de choses qui me susurre si souvent : « Moi j’ai besoin d’espoir, sinon je ne suis rien ». Et à chaque fois, son âme bien au-delà du nu, qui sourit toujours en flirtant avec la tombe et le vide mangeur d’âmes du néant, me fait soupirer un « Je ne sais plus » qui en lui-même est déjà son triomphe sur moi. Mais, natasha n’en a cure, ce qu’elle veut toujours c’est que je ne cesse de la voir, de l’écouter, bien au-delà du nu et dans tout son nu, comme elle me l’avoue quelquefois : « On est bien peu de choses », ce à quoi je lui réponds toujours : « Moi en rêve j’ai vu, toi éblouissante et nue, ton âme qui dansait, qui souriait, et crois-le si tu peux le croire mais mon amie la rose à chaque fois je ne suis simplement plus ». Et natasha en rit toujours, se lève et souffle le vent, d’orient.

Hier, natasha mon amie la rose, fleur singulière des fleurs de mon jardin, baptisée de rosée, épanouie et un brin amoureuse, habillée de rayons de soleil, a dansé au-dessus d’une tombe dans laquelle cette poussière de moi crevait, et je me suis senti comme une rose née à l’aube.

Bande sonore : Ya Rayah – Dahmane El Harrachi.