Avant l’orage, le ciel bleuté grise et se grime en un exquis teint obscur
Le vent rafraîchit les caniculaires respirations estivales
Souffle dans les feuillages qui valsent
Souffle sur les étendus qui cessent de n’être qu’inertes
Avant l’orage, le temps est magnifique, et
Jamais je ne me sens si bien
Avant l’orage, les promesses ne sont pas rassurantes
Il y a de la rage et de l’apocalypse dans l’air
Venteux moment précédant le déluge
C’est comme si le monde s’y noiera
Comme si rien ne lui survivra
Avant l’orage, le monde tremble de tout son être, et
Jamais je ne me sens si bien
Avant l’orage, il y a cette étrange attente
Va-t-il pleuvoir des cordes
Juste assez pour que le monde se pende
Juste assez pour les feux de joie incendiaires d’un été
Au parfum de cendres et aux carnages d’existence
Va-t-il avoir assez de pisse
D’un ciel à la vessie pleine
Extinction des feux et transformation des cendres en boue
Ensevelissement des carnages
Avant l’orage, l’attente est interminable, et
Jamais je ne me sens si bien
Avant l’orage, tout s’évanouit
Tout se vide
Les rues les terrasses les excès les saturations
Tout se met à l’abri
Les nudités les corps les jouissances du moindre rien
Tout fuit et s’exile
Il n’y a plus rien
Jamais je ne me sens si bien