Je vois des licornes géantes dans des abattoirs
Sous elles des mares de sang
Et la tête à moitié arrachée
Et des chiens lèchent les gouttelettes
De leur essence qui se vide
Et des mouches qui se nourrissent
De leur chair, certaines y pondent leurs œufs
Je vois des licornes géantes dans des sacs plastiques
Étiquetées bon pour le ventre
Marquées d’une date de péremption
Mauvais pour la santé
Et des bouches qui se les arrachent
De toutes leurs parts
Et des mouches qui ne sont pas invitées
A la table
Et des chiens sous la table
Qui attendent la bouche ouverte
Une manne tombant du ciel
Je vois des licornes géantes dans des ventres pleins
En digestion dans un mélange d’acide
Qui attendent d’être vidées et le reste
Inutile passera par le rectum
Et finira dans un dépotoir
Où les chiens le ventre vide
Où les mouches la bouche sans dents
Et beaucoup l’envie de faire des gosses
Viendront pour ce reste
Festin inespéré
Terroir propice pour la production de l’espèce
Le reste inutile utile
Je ne vois plus de licornes géantes
Ni dans les cieux mauves ni dans les contes de fée
Je vois désormais des chimpanzés
En cage dans des dépotoirs barbelés
Des divertissements de cirque
Pour des spectateurs avides de spectacle
En cage dans des dépotoirs et cernés par des grilles
Bêtes de zoo
Et même plus bêtes
Juste du divertissement
Pour les spectateurs amateurs de cirque