Août

Août Automnal

Début de mois d’août, il est presque midi, il fait froid comme une fin de saison automnale ou un début de printemps, je pense à ceux et celles qui n’ont pas encore pleinement profité de l’été pour baiser comme il faut, se promener à poil ou quasi à poil – ce qui visuellement revient à la même chose de nos jours, prendre d’assaut les terrasses et se saouler la gueule, j’ai une pensée pleine d’empathie, ils/elles n’auront plus l’occasion de jouir des chaleurs estivales, l’automne cette année commence dès le mois d’août.

J’ai regardé les feuilles, jaunies comme des mortes en fin novembre, l’herbe à la mine d’un truc qui rend l’âme, le vent d’un souffle qui laisse entendre : « Calmez vos ardeurs/chaleurs ». Je me suis senti bien, le beau temps automnal est en avance, j’ai remercié les pollueurs que nous sommes et climato-sceptiques que nous élisons, ceux qui nous promettent bien pire que l’esclavagisme et la misère en échange des murs anti-eux autres qui nous empêchent de dormir jouir se faire enculer, tranquillement.

J’ai remercié les apôtres de l’économie néolibérale et de l’ultracapitalisme, les croisés au blason chrétienneté-laïc prêts à en découdre et qui ne font aucun cadeau à ces hordes de barbares venus mosquée-tiser et autres halal-iser leur culture et leur identité pure souche, des croisés qui s’allient aux apôtres précédents comme la connerie reconnaît des vertus à la connerie, alliance détonante cela s’entend très bien.

J’ai remercié les autres en face, avec leur obsession d’impérialisme religieux, ultra minoritaires et extrêmement bruyant, des cons et des connes qui comme toute connerie qui se respecte ne pensent jamais avoir tort quitte à lapider à décapiter à se faire exploser.

J’ai pensé à cette parole raciste de plus en plus décomplexée, de cette guerre des haines et autres intolérances, de l’absence comme une norme érigée de toute décence et de tout respect, les civilisés d’aujourd’hui ont perdu les bonnes manières (les ont-ils jamais eues ?), être sauvage est la nouvelle façon de faire et d’être, new normal quoi.

Ce qui arrange et fait les affaires des pollueurs et autres fossoyeurs d’une planète qui regardent désormais obsessionnellement vers les étoiles, il y a du profit à faire sur la lune et mars, au pire quand tout sera foutu ici-bas ceux et celles qui en auront les poches bien pleines s’exileront au milieu des étoiles, et les rien du tout qui se sont étripés jusqu’au dernier seront dans les livres d’histoire écrits sur une base spatiale, lunaire, martienne, l’exemple de la débilité même. Débilité historique.

« Dans la tradition européenne, le début des saisons est défini par les solstices et les équinoxes dans l’hémisphère nord : le printemps débute à l’équinoxe de mars (vers le 21 mars), l’été au solstice de juin (vers le 22 juin), l’automne à l’équinoxe de septembre (vers le 23 septembre), l’hiver au solstice de décembre (vers le 21 décembre). La journée la plus courte de l’année est donc le 21 décembre et la plus longue le 22 juin. Lors des deux solstices, la durée du jour passe par un extremum et varie peu d’une journée à l’autre. À l’inverse, la durée du jour varie le plus vite d’un jour à l’autre au voisinage des équinoxes.

Il en va autrement en Orient. Les solstices et les équinoxes sont considérés comme le milieu des saisons. Ainsi, le 21 juin étant le milieu de l’été et non le début, l’été commence donc vers le 6 mai, l’automne vers le 6 août, l’hiver vers le 6 novembre, le printemps vers le 6 février (qui marque la période du nouvel an chinois). «

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Août automnal. J’ai remercié les surconsommateurs que nous sommes, ceux et celles qui consomment à tout va et surtout les produits des grands pollueurs et autres fossoyeurs, surconsommateurs qui marchent pour sauver la chic planète, qui tournent de l’œil quand ils/elles voient un bout de plastique comme les prêtres et autres tordus des fondamentalismes chrétiens, juifs, musulmans, hindouistes, etc., etc., tournent de l’œil à la vue d’un string et d’une craque de seins. Je leur ai dit : « Merci pour tout ».

Ils/elles ont vu le truc sur leurs bidules techno-machin-chose sortant des mines colbat et autres où des gamins-esclaves et des esclaves-individus crèvent, ils/elles ont liké, beaucoup ont partagé, puis s’en sont allés prendre l’avion pour un coin paradisiaque qui dans quelques années sera enfoui sous les eaux, ils/elles ont fait de belles photos, magnifiques selfies, ont baisé sur les plages édéniques, ont joui comme il faut.

Pendant qu’ils/elles baisaient sur cette plage extraordinaire, passaient au bout de l’horizon, les milliers de conteneurs des déchets de leur surconsommation allant déverser le trop-plein dans les pays-poubelles, flottaient sur les eaux par centaines des cercueils de migrants provenant des pays-poubelles.

Pendant qu’ils/elles baisaient et jouissaient un gamin les regardait de l’autre côté du grillage qui sépare la plage édénique du cimetière qu’est la réalité du gamin, il avait sous les yeux une idée pour lui inaccessible d’être et de se sentir dignité humaine, humanité. Il a regardé tout ça, derrière le grillage, avant d’être noyé par les eaux.

J’ai remercié mes frères et sœurs qui arrosent leur gazon pour qu’il soit d’un vert aussi flamboyant que leur voiture et leur maison, question d’image et de prestige ; mes frères et sœurs qui remplissent leur piscine pour se prélasser tranquillement, au fond ils l’ont souvent bien mérité ; ceux qui ne renonceraient pas à leur confort pour la chic planète mais attendent des autres surtout des autres dans les pays-poubelles qu’ils fassent le nécessaire.

J’ai remercié tout ce beau monde pour ce mois d’août automnal, presque fin d’hiver ou début du printemps, les pornographies estivales que sont tous ces individus prenant le trottoir pour un podium de fashion week, les épouvantables bing bang boum des festivals pour individus-cyborgs et autres héroïnomanes du jouir, les automobilistes fous et les belles caisses bling bling crachant dans l’air tout ce qu’il y a de degueulasse, les maillots de bain à la mode fabriqués par des gamins ou des esclaves dans les ateliers de la honte, les bouts de tissus in & chic comme la chic planète dont la fabrication intoxique la planète et qui ne survivront pas à la prochaine saison puisque passés de mode, les herbivores et autres phytophages que sont tous ces vegans vegetaliens vega-machin-chose qui bouffent de l’avocat comme on conduit une ferrari dans le vieux montréal et qui contribuent à donner à la chic planète des sueurs froides, les carnistes et leurs foutus barbecues, je leur dit : « Merci ».

L’automne, début août, au-delà de tous mes espoirs, quelqu’un quelque part a écouté mes prières, quelqu’un quelque part a exaucé mes souhaits. Merci ô toi être miséricordieux. L’année prochaine, pourrais-tu faire venir l’automne au début du mois de juin, stp ? Je te promets d’être sage au cours des prochains mois.