Lady C.

Lady C. a débarqué dans le café ce midi, elle s’est assise en face de moi. On aurait dit une pianiste devant son instrument de prédilection. Elle n’a rien dit.

Et durant quatre minutes et trente-trois secondes, entre elle et moi ce fût le silence.

Silence sans vide, sans rien, tout se passait ailleurs et autour de nous. Bruits des meubles et ustensiles, conversations des gens, musiques en fond sonore, son regard plongé dans le mien et qui racontait quelque chose que les mots n’auraient pu dire de la façon qu’elle le voulait, le silence n’est jamais un vide, un rien.

 

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Presque cinq minutes de silence. Au bout de cette conversation particulière, elle s’est levée et s’en est allée. J’ai eu un échange inoubliable avec lady C., comme toujours.

Cet après-midi, elle m’a écrit : «                                                      ». J’ai répondu : « 29 août 1952, david tudor, jouant du john cage, sur la scène du maverick concert hall, près de woodstock.. » Elle a fait : « 😊 »

 

 

 

Avec lady C. comme les contes de canterbury de geoffrey chaucer, j’ai appris à lire, à voir, à écouter, le silence. J’appris à écouter et voir le rien qui n’est jamais au fond rien, à moins de se forcer un peu, beaucoup – et encore..

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