Moyen-Orient & Orient ?

« À l’intersection des trois ensembles linguistiques indo-iranien, ouralo-altaïque et sémitique, le Moyen-Orient apparaît éclaté entre deux ensembles distincts. Les plateaux anatoliens et iraniens occupés par des peuplades d’origines indo-européennes ou touraniennes d’une part, et les plaines habitées par des groupes d’origines sémites (Arabes, Juifs) de l’autre.

En réalité, l’unique facteur d’unité du monde oriental se trouve dans l’islam, religion dominante dans le monde arabe, aussi bien que dans l’espace turco-iranien. Le courant majoritaire en est le sunnisme. Ne disposant pas de clergé hiérarchisé à l’échelle planétaire, l’islam obéit à une logique communautaire. L’umma* (communauté des croyants) transcendant les frontières étatiques. Dès lors au Moyen-Orient, les États-nations sont souvent perçus comme des greffes artificielles.

Au sunnisme s’ajoute et souvent s’oppose le chiisme, branche issue d’une dissension politique suite à la mort de Mahomet. Les chrétiens d’Orient sont quant à eux éparpillés entre différentes Églises, conséquences des querelles de la fin de l’Antiquité sur la nature du Christ. Si l’État hébreu abrite l’immense majorité de la population juive de la région, une petite diaspora subsiste en Iran, au Maroc et en Turquie. […]

Si la prépondérance de l’islam au Moyen-Orient n’est pas discutable, elle masque cependant l’existence d’un grand nombre d’autres confessions, sectes et hérésies.

La religion de Mahomet manifeste, dès son origine, un penchant pour l’exclusivisme. Les pouvoirs musulmans orthodoxes sont très durs envers les hérésies issues de l’islam dans lesquelles ils voient une contestation de la légitimité de leur autorité et un mouvement subversif potentiel. Aussi ces minorités ne peuvent-elles survivre que dans des espaces en marge du pouvoir central. La montagne est leur lieu de refuge traditionnel. Pourtant, cette intolérance est tempérée dans les faits, particulièrement envers les deux grandes autres religions du Livre : le judaïsme et le christianisme. Les minorités monothéistes non-musulmanes sont acceptées par un pouvoir musulman qui sait qu’il n’a pas grand-chose à en craindre au vu de leur état d’infériorité. En demeurant à la place inférieure qui leur a été assignée, les minorités non-musulmanes se satisfont de leur statut social. Elles cherchent à s’intégrer dans la société islamique en y occupant des niches professionnelles avantageuses, en particulier dans le domaine de l’économie.

L’attitude de l’islam envers les « religions du Livre » trouve son explication dans l’essence monothéiste commune aux trois religions. Le Moyen-Orient n’est pas seulement une fabrique de rêves, il est industrie de croyances. […]

Deux aires culturelles et religieuses se dégagent au Moyen-Orient. À l’est du Sinaï, s’enchevêtrent dans un écheveau sans fin les croyances et les sectes. Terre d’élection du monothéisme, l’islam y est partagé entre l’orthodoxie sunnite et des formes diverses d’hétérodoxie : chiisme, kharidjisme, mais aussi des syncrétismes qui sont aux frontières mêmes de l’islam : druzisme, alévisme, alaouisme. Les minorités chrétiennes sont, elles aussi, éclatées en une multitude d’Églises, fruits des controverses théologiques de la fin de l’Antiquité. Elles se sont progressivement figées dans des groupes linguistiques (grec, copte, syriaque) et géographiques (Égypte, Mésopotamie) spécifiques, avant que le rapprochement progressif d’une partie d’entre elles avec la papauté ne crée de nouvelles querelles intestines.

À ce capharnaüm spirituel s’oppose la monotonie de l’Afrique du Nord. Au-delà du Nil, la présence chrétienne a été éradiquée. Seuls quelques foyers d’implantations modernes, produits de l’activisme des évangélistes, sont visibles en Kabylie. Les dissidences musulmanes manquent de vigueur et sont cantonnées aux franges les plus extrêmes du désert, le prosélytisme chiite y est virulemment combattu par les pouvoirs étatiques.

En 2010, il y avait environ 1,5 milliard de musulmans dans le monde. Environ 370 millions vivent au Moyen-Orient (Afrique du Nord comprise). L’islam se sépare lui-même en deux grandes branches :

  •  Le sunnisme regroupe 75 % des musulmans du Moyen-Orient. Les sunnites se réfèrent à deux sources principales : le Coran, livre révélé par Dieu à Mahomet, et la Sunna* (dont ils tirent leur nom), tradition qui retranscrit la ligne de conduite du bon musulman au travers des exemples tirés de la vie du prophète. Le sunnisme se subdivise en quatre écoles juridiques : le malékisme (dominant en Afrique du Nord), le hanafisme (dominant en Turquie), le chafiisme (présent en Égypte et en Asie) et le hanbalisme (dominant dans la péninsule arabique) dont découle le wahhabisme professé en Arabie saoudite.
  •  Le chiisme représente 25 % des musulmans du Moyen-Orient. Il a fait son apparition peu après la mort de Mahomet (632). Ses adeptes estiment que la direction de l’umma doit revenir à un descendant de la famille du prophète, et plus spécifiquement d’Ali, le quatrième calife, et de sa femme Fatima, la fille de Mahomet.

Le chiisme a une origine très ancienne puisqu’il remonte au premier siècle de l’islam. Ali, gendre de Mahomet et quatrième calife, meurt assassiné en 661 : se constitue alors un « parti » (étymologiquement shi’a, d’où le nom des chiites) qui considère que le califat mais aussi l’imamat* (amâm : devant, l’imam est celui qui guide) doivent être exercés par des descendants d’Ali. Les chiites placent leur foi dans la lignée de ceux qui rejetèrent la légitimité des califes issus des Omeyyades et des Abbassides. L’origine du chiisme est donc d’abord politique avant d’être théologique. Ils attendent le retour de l’imam caché, rentré en occultation depuis le ixe siècle. Les premières années du chiisme sont marquées par la violence à l’encontre des partisans d’Ali : en 680, l’imam Hussein, fils d’Ali, est assassiné à Kerbala en Irak. Le chiisme développera ainsi une dimension eschatologique marquée par l’idée du retour d’un messie (Mahdi*) qui est l’un de ses points de divergence majeure avec l’orthodoxie sunnite. La très forte sensibilité au thème de l’injustice et de l’oppression est également l’un des traits distinctifs de la psychologie du chiisme, comme en témoignent les cérémonies spectaculaires d’automutilation observables pour la fête d’Aachoura au Liban et en Irak : dans ce dernier pays, elles furent longtemps interdites. Religion romantique et du désespoir, le chiisme est marqué au fer rouge par le martyr d’Hussein à Karbala. Religions des opprimées, elle voit ses adeptes vivre dans l’attente de la parousie, synonyme de renversement du monde, ce qui permet de comprendre la portée révolutionnaire du message d’Ali. Elle est un appel à la révolte des faibles contre les puissants. Vivre dans l’attente du retour de l’imam caché en œuvrant pour plus de justice ici-bas, tel est le manifeste de cette religion du sacrifice.

Seuls quatre pays du Moyen-Orient connaissent un peuplement majoritairement chiite : deux, où le poids des chiites fait d’eux la première communauté parmi d’autres, comme au Liban (avec sans doute près de 40 % de la population) et en Irak (60 %) ; deux autres où ils sont l’écrasante majorité de la population : Bahreïn et l’Iran. Le chiisme constitue partout où il n’est pas au pouvoir une dimension fondamentale de la résistance aux autorités officielles, le plus souvent sunnites, et reste une minorité surveillée et parfois combattue. La seule exception à cette règle est l’Iran, où il est à la fois majoritaire et au pouvoir, bien que depuis relativement peu de temps, le chiisme duo décimain n’y ayant été imposé par la force qu’au début du xvie siècle par Chah Ismaïl qui fit venir nombre de théologiens arabes d’Irak, du Liban ou de Bahreïn. Il faut cependant se garder d’assimiler chiisme et Iran car comme le rappelle Olivier Roy, « le chiisme est historiquement un phénomène arabe : il se réclame de la légitimité historique du prophète, arabe par excellence, la langue des imams, descendants directs d’Ali, est l’arabe, comme celle de la littérature théologique, la plupart des hauts lieux du chiisme sont en terre arabe » [Roy, 1992, p. 209]. À Bahreïn la population arabe, quoique chiite, est sous l’autorité d’une dynastie princière d’obédience sunnite soutenue par l’Arabie saoudite voisine.

On estime aujourd’hui à 12 millions le nombre des chrétiens vivant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (soit 4,6 % de la population totale de la zone, et 0,6 % de l’ensemble des populations chrétiennes dans le monde). Ces chiffres modestes ne doivent pas faire oublier que le christianisme est né et s’est d’abord développé dans la partie orientale de l’Empire romain. À côté de Rome, qui fait remonter la fondation de son Église à l’apôtre Pierre, les villes de Jérusalem, d’Antioche et d’Alexandrie jouent le rôle de capitales ecclésiastiques. Durant l’Antiquité, l’Orient chrétien va connaître plusieurs controverses christologiques qui expliquent son éclatement actuel. Le christianisme oriental se caractérise par une organisation décentralisée, par la place de la culture et de la langue grecque et par la multiplicité des courants et des pratiques :

  •  Les coptes affirment que le Christ a une nature unique, d’ordre divin (monophysisme). Fondée au Ier siècle à Alexandrie par saint Marc, l’Église copte rassemble 6 à 9 millions de fidèles en Égypte, soit environ 10 % de la population.
  •  Les syriaques adhèrent comme les coptes au monophysisme. Le chef de l’Église réside à Damas. Ils sont présents en Syrie, en Turquie, au Liban, en Irak et en Iran.
  •  Les melkites (du syriaque melek, qui signifie « roi » en référence au fait que les melkites restèrent fidèles à l’empereur de Byzance (malek) après le concile de Chalcédoine en 451, contrairement aux Églises dites « monophysites ») sont des chrétiens de rite byzantin ayant rejoint l’Église catholique en 1724. En 2010, les melkites représentent la deuxième communauté catholique d’Orient, avec 700 000 fidèles essentiellement localisés en Syrie, au Liban, en Jordanie, en Palestine et en Égypte.
  •  Les maronites constituent la plus importante communauté chrétienne du Liban. Elle est issue de l’enseignement d’un ermite des débuts du ve siècle, Maron.

Bien qu’au Liban et en Syrie les chrétiens, alliés à certaines minorités hétérodoxes de l’islam comme les alaouites ou les druzes, connaissent des conditions de vie décentes, leur situation est, ailleurs, beaucoup plus contrastée. La dégradation accélérée de la présence chrétienne au Moyen-Orient s’explique d’abord par la forte pression démographique des populations musulmanes. En outre, les chrétiens, à l’image de Michel Aflak, ont joué un rôle déterminant dans la promotion d’une idée nationale arabe d’essence laïque qui leur assurait l’égalité avec leurs coreligionnaires musulmans. L’effondrement des régimes laïcs au Moyen-Orient, au profit de systèmes d’inspirations islamistes, leur est, en retour, d’autant plus défavorable. Discriminations (pour la construction de lieux de cultes ou l’accès aux emplois publics), marginalisation et persécutions sont le lot quotidien de nombre de chrétiens orientaux.

Beaucoup d’entre eux choisissent donc le chemin de l’exil dans des proportions qui font peser un risque réel de disparition du christianisme dans cette région qui le vit naître : il y a aujourd’hui deux fois plus de chrétiens en Indonésie (premier pays musulman au monde) que dans l’ensemble des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient qui furent pourtant ses bastions originels. L’Irak, qui comptait 1,2 million de chrétiens en 2003, n’en compte plus que 500 000 en 2011, et ils ne représentent plus aujourd’hui que 10 % de la population syrienne, contre 20 % en 1939.

Quant aux chrétiens libanais, ils sont plus nombreux à vivre en diaspora que dans leur pays d’origine. Et il semble peu probable que les quelques dizaines de milliers de conversions suscitées par les mouvements évangélistes, particulièrement actifs au Maghreb*, notamment en Kabylie, permettront d’inverser cette tendance de fond. D’autant que les États concernés par ces conversions déploient d’importants moyens pour y mettre un terme, à l’image de l’Algérie qui a adopté en 2006 une loi prévoyant cinq ans d’emprisonnement à l’encontre de « quiconque contraint, incite ou utilise des moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion ».

Les termes « Arabes » et « juifs » sont devenus à tel point antagoniques dans l’imaginaire contemporain qu’on a aujourd’hui du mal à considérer autrement que comme un oxymoron l’existence d’Arabes juifs. C’est que les mondes arabe, mais également turc et iranien, ont perdu au xxe siècle la quasi-totalité de leurs nombreuses communautés juives.

Ces juifs mizrahim* (« orientaux », terme que l’on préférera à celui de séfarade qui désigne au sens strict les seuls mizrahim descendants de la diaspora ibérique) étaient en 1948 1,2 millions. On n’en compte aujourd’hui guère plus de 25 000. La quasi-disparition du judaïsme en terre d’islam résulte principalement de la création de l’État d’Israël en 1948. Bien que née et portée par des juifs ashkénazes, l’idéologie sioniste a en effet pu séduire des mizrahim qui s’y sont associés volontairement et ont choisi de faire leur aliyah* vers le jeune État juif. Mais pour la majeure partie d’entre eux, l’exil fut autant, si ce n’est plus, contraint que volontaire, la création d’Israël ayant sensiblement avivé l’antisémitisme arabe et musulman et s’étant traduite, au cours de la première guerre israélo-arabe de 1947-1948, par des pogroms contre les communautés juives d’Égypte, d’Irak, de Syrie ou encore du Yémen. Si la création d’Israël a motivé et facilité la déjudaïsation des pays à dominante musulmane, on peut cependant penser, au regard du sort aujourd’hui dévolu aux chrétiens d’Orient, qu’elle n’a fait qu’accélérer un processus d’homogénéisation identitaire islamo-centré, en germe dès les indépendances.

Israël ne fut pas le seul pays d’accueil des juifs orientaux dont une part importante choisit l’exil en Occident, notamment en France pour les Algériens juifs qui bénéficiaient de la citoyenneté française depuis 1870. Aujourd’hui, Israël est le seul État au monde où la population soit majoritairement juive (75 %), bien que la majorité des juifs du monde ne soient pas israéliens. Un clivage persiste au sein de la société israélienne entre les juifs ashkénazes et les orientaux, les seconds y étant historiquement moins bien accueillis, et donc moins bien lotis, car plus imprégnés d’arabité que les premiers. Par ailleurs, quelques embryons de diasporas épars demeurent ici ou là en Orient. La Turquie compte ainsi une communauté juive d’environ 20 000 âmes et l’Iran de plus de 10 000. Les juifs iraniens sont officiellement reconnus par la République islamique et disposent d’une représentation officielle au Parlement, comme les chrétiens. Cette relative tolérance tranche avec l’expulsion systématique, à l’exception du cas particulier marocain, des populations juives des pays arabes suite aux décolonisations et à la création d’Israël en 1948. […]

1798, la flotte française cingle vers Alexandrie. Plus encore que l’image d’Épinal de Bonaparte haranguant ses soldats aux pieds des pyramides de Gizeh, l’expédition d’Égypte va laisser une trace profonde dans l’imaginaire oriental. C’est la première grande incursion d’une puissance européenne dans un pays situé au cœur du monde musulman. La France révolutionnaire administre trois ans le pays des Pharaons. Révulsés et fascinés à la fois, les Égyptiens rencontrent l’Occident, en un mot la modernité. Toutefois, le choc de 1798, est le point d’aboutissement d’une lente évolution qui a vu l’Empire ottoman, depuis le xviie siècle, entrer en décadence. Ce déclin sanctionne l’incapacité de l’Empire et des États musulmans en général à se réformer. Elle est aussi un aveu de leur retard technique.

Si l’on excepte le cas de l’Iran des Séfévides, le Moyen-Orient est d’une manière ou d’une autre sous tutelle ottomane depuis le xvie siècle. Mais l’étendue de ses possessions dépasse les ressources logistiques de l’État ottoman. Si au Moyen Âge, les thalassocraties italiennes comme Venise et Gênes dominaient la Méditerranée orientale, avec Mehmet le Conquérant et Selim Ier, les Ottomans passent à l’offensive. Sous le règne de Soliman-le-Magnifique, Chypre, la Crête et les îles de la mer Égée sont passées sous contrôle ottoman. Mais à la même époque les grandes découvertes bouleversent la donne. La Méditerranée perd sa place prépondérante dans les échanges commerciaux. Avec l’ouverture d’une nouvelle route par le cap de Bonne-Espérance, les Européens ne sont plus dépendants de l’Empire dans leurs échanges commerciaux avec l’Inde et l’Extrême-Orient. L’Empire ottoman n’est plus le centre du monde. […]

L’expédition d’Égypte bouleverse la géopolitique traditionnelle des pays du Levant. Les Français achètent du blé en Algérie, et les échanges entre les deux rives de la Méditerranée s’intensifient. En outre, l’intrusion française dans les Balkans a un certain retentissement chez les populations slaves de l’Empire ottoman. Lentement mais sûrement, les idées nationales et libérales progressent. Au sein de la partie orientale de l’Empire elles sont relayées par les loges maçonniques à Alexandrie, Istanbul, Alep et Smyrne.

La fin de la présence française au Caire (1802) ne met pas un terme à son rayonnement politique. Au contraire, l’arrivée au pouvoir de Mehmet Ali (1805-1848) se traduit par la première expérience de modernisation sur un modèle occidental en terre d’Islam. Il organise sur le calque révolutionnaire une armée de conscription. D’importants travaux de constructions (routes, canaux) sont entrepris avec l’aide d’ingénieurs français. Un effort particulier est porté dans le domaine de l’éducation. Des écoles de médecins et d’officiers sont créées. Cette effervescence trouve également un débouché sur un plan intellectuel avec la Nahda. Du mot « Renaissance » en arabe, la Nahda* est encouragée par Mehmet Ali. Celui-ci envoie en France des intellectuels qui fondent à leur retour des écoles de traduction et des maisons d’imprimerie. Toutefois, la technique est indissociable de ses présupposés idéologiques : le rationalisme et l’idée de progrès. Ainsi sont progressivement introduites les notions libérales de l’Europe du xixe siècle. Des penseurs dans la veine d’al-Afghani ou de Muhammad Abdhuh en donnent une interprétation islamique. En effet, la démocratie a des antécédents qui dans ses formes pré-modernes ont su s’accommoder du fait religieux. Dans la tradition coranique, des termes comme umma* (communauté), Choura (consultation mutuelle) et Maslaha (intérêt général) montrent que souveraineté populaire et pouvoir divin peuvent se compléter harmonieusement. La Nahda n’est pas un aggiornamento avec la modernité. Elle la combat en retournant contre elle ses propres armes. L’on passe ainsi d’une modernisation de l’Islam à une islamisation de la modernité. »

Josseran, T., Louis, F. & Pichon, F. (2012). 2. La terre des prophètes: L’empreinte de l’histoire et des religions. Dans : , T. Josseran, F. Louis & F. Pichon (Dir), Géopolitique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord: Du Maroc à l’Iran (pp. 31-54). Presses Universitaires de France.

 

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« Il ne faut pas croire que la structure de l’orientalisme n’est rien d’autre qu’une structure de mensonges ou de mythes qui seront tout bonnement balayés quand la vérité se fera jour. Pour ma part, je pense que l’orientalisme a plus de valeur en tant que signe de la puissance européenne et atlantique sur l’Orient qu’en tant que discours véridique sur celui-ci (ce qu’il prétend être, sous sa forme universitaire ou savante).

L’idée de l’Orient dans son ensemble oscille donc, dans l’esprit de l’Occident, entre le mépris pour ce qui est familier et les frissons de délice – ou de peur – pour la nouveauté. »

– Said, E. W. (1995). Orientalism: western conceptions of the Orient. 1978. Harmondsworth, Eng.: Penguin.

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