« Arrêt sur le monde est l’émission d’analyse et de décryptage de l’actualité internationale par les experts du CÉRIUM et leurs invités. »
Cette émission comme certaines autres est nécessaire dans notre contemporanéité où l’information est si.. communication et propagande. Même les médias dits sérieux n’y échappent pas.
Beaucoup trop d’opinion(s) d’une grande stérilité (ce « je pense que » épouvantable que l’on retrouve chez les éditocrates et dans toutes ces chroniques qui ont plus que jamais remplacé dans la presse et autres médias les articles/reportages de fond et faits dans les règles de l’art – je veux dire à la albert londres), de manipulation, de facilité, de simplisme, de sensationnalisme, de sectarisme, d’arrogance et de prétention.
Et beaucoup trop de vacuité (journalistes peu préparés ou mal préparés, lignes éditoriales élaborées d’après une analyse marketing des publics et pour répondre aux besoins de toutes sortes des annonceurs, des formules chocs et toutes les superficialités qui font vendre, etc.).
Une époque médiatique compliquée. Le journalisme, en général, de nos jours, a un vrai problème. Et c’est un euphémisme.
Cette émission est un « alléluia » pour tout esprit quotidiennement plongé dans le foutoir journalistique. Certes, ce n’est pas parfait, mais on s’en fout un peu, la perfection n’étant pas de ce monde.
Ce que fait cette émission, c’est proposer d’une manière accessible l’explication et la compréhension de sujets souvent d’une grande complexité. Les invités ne sont pas nécessairement des chercheurs « rockstar » comme on en rencontre un peu partout (qui sont un peu partout, disent presque toujours la même chose, chercheurs-perroquets et à la longue soporifiques), ils sont des experts reconnus par la communauté scientifique dans des domaines qu’ils étudient de façon rigoureuse depuis de longues années, cela se voit et s’entend très bien.
Beaucoup de propos nuancés, un équilibre dans les interprétations, une mise en contexte, une interconnexion entre éléments divers qui permettent de saisir effectivement la substance et l’importance de l’enjeu, une sobriété des présentations et de l’émission, un face-à-face journaliste-invité(e) qui ne soit pas dans une dynamique de duel western-spaghetti, etc. « Alléluia », clairement.
Cette émission est un remarquable travail journalistique et un remarquable travail de jonction entre l’information (presque) grand public et la communication analytique d’un type scientifique. Pas présomptueux, pas pompeux, pas de boursouflure, pas de raccourcis faciles, un travail d’ensemble rigoureux, un mixte de justesse(s). Cela fait quelques années que je suis avec intérêt cette émission et ce matin je suis heureux d’apprendre son grand retour pour une autre saison que j’espère sera aussi éclairante et riche que les dernières.
Et pour un début, on aurait pu s’attendre à des sujets dits « mainstream » du genre « féminisme » « changements climatiques » « trump (encore et toujours) » « brexit (qui ressemble de plus en plus à une espèce de théâtre de l’absurde tendance dadaïste) » ou tout le tralala qui sature les médias parce que vendeur et dans l’air du temps, mais que nenni l’équipe a eu l’audace du culot comme on dit.
Les sujets sont hors « mainstream » tout en étant d’une grande actualité. Que serait donc les changements climatiques si le risque nucléaire se confirmait et que quelques champignons du type hiroshima et nagasaki puissance (quoi) mille rasaient tout, et même que serait tous ces sujets matraqués partout si une nouvelle crise financière (mondiale) partant d’une économie nationale (relativement) malade ébranlait la planète (comme celle des subprimes) qui peine à se remettre de la précédente?
Des trump pas verts et des pas mûrs on en aura partout, des injustices et des inégalités sociales et humaines seront plus que la norme, des territoires et des populations voire des sociétés détruits seront le nouveau paysage planétaire, notre nouvel habitat « naturel ».
Dans un monde globalisé et glocalisé, chaque sujet est important et a le potentiel d’avoir des répercussions significatives dans nos existences quotidiennes et pour notre avenir commun. Pour un début, l’arrêt sur le monde sort de la bulle médiatique et se met en dehors de l’hystérie ambiante, c’est rafraîchissant, encore une fois « alléluia ».
« Le retour du risque nucléaire
On avait presque oublié le risque qu’une guerre nucléaire éclate entre deux superpuissances. Pourtant, ces dernières années, la menace est réapparue dans l’actualité avec de nouveaux joueurs. Des essais balistiques nord-coréens au programme nucléaire iranien, les nouvelles inquiètent les dirigeants du monde entier. Faut-il avoir peur ?
L’invité : Michel Fortmann, chercheur au CÉRIUM.
L’Argentine ingouvernable
Le 13 septembre 2019, les députés argentins ont voté une proposition de loi sur « l’urgence alimentaire ». Depuis la défaite du président Mauricio Macri lors des élections primaires en août, rien ne va plus économiquement. Les investisseurs fuient le pays et l’inflation ne cesse de grimper. À un mois des élections présidentielles, assistons-nous au début d’une nouvelle crise financière ?
L’invité : Victor Armony, professeur titulaire à l’UQÀM » (il y a plusieurs années, j’ai lu un livre d’Armony, je venais d’arriver au Québec et j’étais en mode découverte et intégration dans ma société d’adoption, ce livre a été essentiel dans ce cheminement et je le conseille vivement à toute personne souhaitant avoir une idée générale mais assez riche de la culture protéiforme québécoise, d’ailleurs le livre occupe après tant d’années toujours une place particulière dans ma bibliothèque).
La journaliste et animatrice de l’émission : Laura-Julie Perreault.
Producteur délégué de l’émission : Alain Saulnier (« journaliste de profession, il a été directeur de l’information à Radio-Canada et est à l’origine du premier Guide de déontologie de la profession journalistique au Québec. Il a permis à Radio-Canada de développer une vision de l’information misant sur le journalisme d’enquête, ce qui a contribué à lever le voile sur des scandales, la corruption, le financement occulte et d’autres sujets d’intérêt » – j’ai eu l’immense plaisir d’assister il y a plus d’un an environ à un séminaire dont Saulnier était l’invité, le séminaire était consacré au droit international et aux enjeux contemporains des droits humains, il nous a parlé avec d’autres invités du rôle du journalisme dans de tels enjeux, c’était riche et fascinant voire un peu beaucoup préoccupant, un moment d’anthologie).
Recherchiste-coordonnatrice de l’émission : Amandine Hamon (une ancienne collègue brillantissime dont tu peux découvrir le talent ici, leader et humble, diversifiée et originale, passionnée et déterminée, humaniste et engagée, c’est sans doute une des figures d’avenir de ces nouvelles générations qui changeront clairement/nécessairement le monde – du moins qui ont déjà commencé à changer le monde, modestement mais effectivement).
Réalisatrice de l’émission : Marie-Claude Fournier.