Une Si Plaisante Soirée

Bande sonore : Piano trio n°2 in E-Flat Major, D. 929 : II. Andante con moto – Franz Schubert.

Hier, j’ai été invité à une soirée fort plaisante, les opinions s’étripaient sur des sujets de politique. Un vrai bain de sang. J’ai bandé comme un âne.

Il y a des soirées comme ça, tu bandes ou tu mouilles tout le long. Rien à faire. Tu ne contrôles rien.

En rentrant chez toi, en prenant le métro, dans l’autobus, à vélo, en marchant, dans ton auto, ou durant la téléportation star trek, tu as toujours toute la rigueur ou tu es toujours noyée dans les fluides tellement chaque moment de cette soirée fût épique en termes d’excitation.

Quand tu arrives chez toi, tu y repenses, alors soit tu te fais toi-même plaisir soit tu demandes à n’importe quel sex toy (bipède ou non) disponible de te procurer du plaisir.

Il y a des soirées comme ça que tu savoures. Rien à faire.

 

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Ce genre de soirées, je les vois et sens venir à l’avance. Il suffit que l’on me dise « Tiens x, y, z, seront là » pour que je sache tout le plaisir qui sera le mien en y allant.

Les gladiateurs et les gladiatrices sont toujours à la hauteur de leur réputation. Gladiateurs avec de grosses couilles et qui le font savoir, gladiatrices avec de grandes lèvres ou de gros clitoris et qui l’assument très bien.

L’une d’elles me l’a dit avant que l’on s’envoie en l’air : « T’sé, je te préviens, j’ai un énorme clitoris, un clitoris-pénis, j’espère que ça ne va pas te turn off ! » J’ai souri, à la fin de la soirée j’ai mis ma langue au service de cette chose de l’ordre du gigantisme.

Certaines personnes d’une épouvantable vulgarité diraient « Faire un cunnilingus », les gentlemen n’oseraient une telle expression qui renvoie à une forme de cannibalisme ou d’anthropophagie, la barbarie même. Ils diraient plutôt : « Se rendre utile ».

Ou au pire, pour faire moderne et donc civilisé, je veux dire féministe avec des couilles pas épilées comme un hipster du mile end, ils diraient : « Monologue avec le vagin ».

 

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En effet, dans ce type de situation, il s’agit effectivement d’un monologue. La langue prend la parole et c’est le clitoris qui trinque.

C’est aussi cela être progressiste de nos jours, papoter avec le clitoris, être suffisamment baveux, être ainsi respectueux de cet autre, s’abreuver à la source première de toute vie humaine et rendre grâce.

J’ai toujours dit que les hipsters étaient des avant-gardistes. Ils comprennent toujours tout avant tout le monde et même quelques fois avant eux-mêmes puisque c’est souvent après coup qu’ils se rendent compte à quel point ils ont été et sont en avance sur tout. Je le dis d’autant plus que très empiriquement ils sont des jouisseurs et jouisseuses précoces.

 

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C’est après avoir joui, quand l’on se remet de ses émotions, lorsque l’on revient à « soi-même », qu’il est possible de se rendre compte que l’on a été un peu beaucoup en avance sur son temps, surtout quand l’autre était encore au stade des préliminaires, c’est-à-dire – en adoptant une perspective darwinienne – au stade de la larve ou de l’asticot.

Ainsi pendant que l’autre se tortille comme un asticot sous l’effet du moment, remue tout son être comme une larve, le hipster est déjà un papillon ou une mouche, il est parti tôt ou il est venu tôt. L’autre s’en rend compte assez vite. Cet instant de révélation est toujours signé d’un très original : « Hisptèrement vôtre ». D’une valeur inestimable.

So.. Où en étais-je.. Ah oui.. Le monologue avec le clitoris-pénis.

Il y a quelque chose de vraiment révolutionnaire là-dedans, c’est proprement faire à la fois une fellation et un cunnilingus en même temps – un tout en un.

Davantage si la lady a une voix rauque d’homme des cavernes. Tu entends ses gémissements caverneux, ses « Oh ôuî » androgynes, et tu sais que comme le hipster ce moment est avant-gardiste, tu es dans le futur-présent – tu es dans le futur qui gommera les frontières entre les genres (et autres absurdités), un futur qui s’offre à toi dans le moment présent : direct.

Le futur-présent. Fellation et cunnilingus en même temps dans un même ensemble fusionné et fusionnel. Tu imagines la sensation, tu l’as sans doute vécue, c’est simplement révolutionnaire. Rien à faire.

 

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La soirée a commencé tranquillement, papotages d’usage, discussions sur le rien du tout comme des entrées en la matière.

Puis, l’hôte a servi le plat du jour faits de croustillantes actualités politiques. Là, les choses sérieuses ont pu être abordées. Le spectacle de dévoration et de mises en pièces offert par les gladiateurs et gladiatrices fût délicieux.

Massacres à la tronçonneuse, à la hache, par missiles intercontinentaux et balistiques, par ogives nucléaires, une œuvre apocalyptique digne d’un hollywood dans sa plus grande forme, j’avais porté mes lunettes 3d et le réalisme était simplement d’un saisissant à couper le souffle. Un peu comme la chambre britannique des communes ces dernières semaines.

 

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Tout est parti d’un « Trudeau est quand même une déception, qu’en penses-tu maryline ? »

Maryline a riposté comme lucky luke armé d’un bazooka, sa réponse relevait d’un « Touche pas à mon pote ».

Henry à côté d’elle a fait « Mouais… Ce mec a toujours été creux… Intellectuellement et politiquement… »

Maryline lui a répliqué dans le style « Comment oses-tu ?! »

La bisbille s’est transformée très rapidement en une guerre sans pitié, entre des personnes très instruites, issues de bonnes familles, avec de belles manières. Comme je l’ai souvent dit les véritables barbares sont des privilégiés, c’est sans doute pourquoi ils osent tout et sont inarrêtables quand ils s’y mettent.

 

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Quand t’as pas d’autres problèmes dans la vie que ton ego, l’image de soi, ta personne insulaire, tu n’as aucun sens de ce qui est vraiment essentiel, mais je dis ça sans juger ou critiquer – qui suis-je pour oser porter un jugement, moi une vraie merde.

Je soupire simplement, surtout que pendant que les egos se livrent une bataille de la plus grande sauvagerie, mon téléphone super-intelligent (mis sur écoute et surveillance par les gafa et autres) m’envoie une notification pour me signaler que des misérables sont morts noyés dans la méditerranée en essayant de fuir les cimetières que sont leurs pays.

Sur le rivage en face, le parti d’extrême droite devant les embarcations de fortune vides ou avec quelques morts-vivants hurle dans le porte-voix afin que la marine nationale (et continentale) les crève jusqu’aux derniers ou coule le vide.

Ce souffle chaud balayant les embarcations et le vide sera reconnu pour son efficacité par le peuple des rien du tout, plébiscite électoral populaire, et le parti deviendra majoritaire au parlement. Parlement qui s’empressera d’écrabouiller les (ultra)pauvres de souche et de tailler des pipes aux (ultra)riches. Parlement qui creusera la tombe de tous les rien du tout irrécupérables parce que la société d’extrême droite ne saurait tolérée des individus dégénérés.

Pour ces derniers, il n’y aura pas d’embarcations de fortune pour foutre le camp et espérer se sauver, pas de méditerranée pour les porter vers les ailleurs d’espérance, le parti d’extrême droite aura fait le nécessaire non seulement pour que les murs anti-eux-autres (venus d’ailleurs) soient infranchissables mais que les murs anti-(ultra)pauvres (d’ici) contiennent tous ces dégénérés (sociaux, politiques, etc.) dans des ghettos d’un type varsovien, vénitien, soviétique, afrikaner, et autres.

Je lis la notification et je lève les yeux vers ces gladiateurs et gladiatrices, je parcours le champ de bataille qu’est cette pièce, du sang partout, ego en mode destruction totale, je me sers du scotch pour amplifier la rigueur de mon érection.

Quand tu bandes, tu ne peux boire que du scotch. C’est à la fois du savoir-vivre et bon pour ta santé, je veux dire pour le travail musculaire que ta pauvre verge qui n’a jamais rien demandé accompli.

 

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On ne se racontera pas des histoires, bander c’est esclavager.

Aucune verge n’est libre, elle bosse gratis, elle n’est pas syndiquée, elle ne connaît pas de jours fériés à moins que tu le décides – et même quand tu lui donnes congé il arrive que face à certaines situations elle se mette à muscler sans véritablement pouvoir y faire grand-chose. Elle ne se plaint jamais, et quand il lui arrive de faire la grève c’est en fait plus fort qu’elle – elle n’y peut rien. Mais ce problème est vite réglé par quelques remontants, des coups de fouets en quelque sorte : pipe, caresse, porno, etc. etc. etc.

La verge est la travailleuse idéale, le fantasme ultime du capitalisme et du néolibéralisme : plus que bon marché, zéro coût tant en termes de fabrication (de production, d’utilisation) et d’entretien, disponible 24/24 et 7/7, toujours ponctuel, bosse comme une négresse et rapporte généralement gros (ou on en reçoit pour son argent), un travail et un profit non-imposable, et si elle tombe malade du genre elle chope la syphilis et autres cochonneries elle reste la plupart du temps opérationnel.

En plus, la verge ne casse pas les couilles avec les histoires d’égalité des genres, puisque la verge est un pénis, la féminine et le masculin – d’où aussi sa sensibilité, un peu à fleur de peau, qui s’associe bien à sa virilité, un peu marteau-piqueur.

En fait, à bien y réfléchir, c’est la verge l’inspiratrice du capitalisme et du néolibéralisme, cela explique pourquoi tous les grands théoriciens de ces idéologies étaient des mecs, ils sont partis du tangible, de l’expérience.

Alors quand tu lis souvent que le travail rend libre – une telle liberté rimant avec bonheur – en ayant à l’esprit que la travailleuse idéale est inspirée de la verge, là tu te rends compte que la seule personne libre (donc heureuse) n’est pas celle qui vomit une bave blanchâtre – qui exprime une agonie – parce qu’elle a atteint ses limites, mais celle qui fait des « Oh ouî » de jouisseur (pendant que l’autre agonise).

Jamais une verge ne jouit, c’est le détenteur/propriétaire de la verge qui jouit. La verge ne jouit pas, elle crève. Silencieusement. Pas de pétitions, pas de révolutions, pas d’indignation, rien du tout. Personne ne s’en préoccupe, parce que la verge a des pouvoirs christiques, elle ressuscite toujours (sans forcément attendre le troisième jour), résurrection pleine d’énergie, au meilleure de sa forme. La verge, travailleuse idéale. Incontestablement.

 

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Effectivement, on ne se racontera pas d’histoires. Bander c’est esclavager.

Mais on s’en fout un peu, tant que l’on jouit du travail de la négresse.

En outre, en tant que son propriétaire esclavagiste son énergie, sa vigueur, son dynamisme viennent de nous. C’est nous qui en faisons quelque chose d’efficace, d’utile.

Il est connu et su que sans le maître l’esclave n’est rien. Alors, voilà faut arrêter avec tout le délire sur les droits de la négresse, les droits de la travailleuse, c’est le mâle qui fait toute la job.

 

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Parmi les gladiateurs et les gladiatrices, il n’y a pas beaucoup de mâles. L’hôte est féministe, hipster avant-gardiste.

Les invités sont une foule de deux paires de couilles et cinq vagins, et ce sont les vagins qui ont les plus gros pénis. Dans cette partouze sanglante, j’ai assisté à des échanges, que dire à des baises d’anthologie.

Maryline et henry ont été rejoints par les autres convives, le pote trudeau n’était qu’un prétexte, tout ce beau monde voulait en découdre – je veux dire avait de grandes envies de (se) baiser.

Ce qui n’était pas très surprenant, depuis le temps que je les côtoie il y a toujours eu une certaine tension libidinale entre eux, certains étant en couple et mordus de fidélité ils avaient assouvi leur besoin autrement. Mais, l’été passé a été impitoyable, un vrai carnage. Désormais, tout était ouvert, tout le monde est célibataire.

 

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Et je te dirais même que si ils/elles étaient encore en couple, hier soir, cela n’aurait absolument rien changé tellement le parfum d’ambiance de cette soirée était composé de phéromones. Soirée enivrante. Monologue(s) avec vagin(s), dialogue(s) avec testicules, bazooka clitoris (ou clitoris-pénis) sortis, missiles obélisques (ou tétons sous tension) mis en feu, des « Oh ôuî » androgynes, des « Oh ôui » femen et des « Oh ouî » phalliques. Ça giclait partout. J’ai passé un plaisant moment. J’ai bandé comme un âne.

Effet durable, du métro jusqu’à chez moi. Mais très vite libéré par le travail presque parfait d’une des gladiatrices de la soirée, tu sais celle avec un gros clitoris. Moins esclavagiste que gentleman, je me suis mis à son service, je me suis rendu utile. Une sensation révolutionnaire.

 

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Bande sonore : Quatuor à cordes n°1 en fa mineur – II : AndanteFélicien David.

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