Louve capitoline j’ouvre la bouche
Et je me nourris de ton sein
Romulus ou rémus qu’importe
C’est de toi que je me fais homme
Légende ou mythe fondateur
Aucun récit ne pourra jamais dire
Tout ce que le mortel que je suis
Doit au goût indicible d’un nibard
Lolo louve qui ferait capituler le monde
J’ouvre la bouche et de toi je me nourris
Serre-moi contre cette mamelle généreuse
Donne-moi un peu de cette vie
Que même les dieux et autres immortels
Ne sauraient concevoir
Eux qui crèveront un de ces soirs
Grands et rouges comme le trou de balle du diable
Un de ces soirs ils penseront à ton sein
Envieront romulus et rémus
Et regretteront de ne jamais été Homme
Ce soir-là après l’été et au milieu de l’hiver
Comme le mannequin qui pisse
La grande et rouge noirceur déversera sur eux
Des flocons acides qui les fera fondre comme neige au soleil
Et comme cette nuit nue
Comme toi et moi
J’aurai la bouche ouverte
La langue travailleuse
Collées contre ton sein
Me nourrissant encore
Toujours
Insatiablement
De cette vie qu’aucun dieu et immortel
Ne saurait jamais concevoir
Louve capitoline nourricière de légende
De mythe fondateur
Fais de moi homme
En cette nuit nue
Comme toi et moi
Cette nuit au goût indicible d’un nibard
Lolo louve serre-moi contre cette mamelle généreuse
Et vois comme tu me fais capituler
Je rends les armes pour m’abandonner
Aux saveurs de la vie