Vendredi 20 décembre, 17h36.
« La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent. »
Albert Camus
À l’aube de 2020, je viens nous souhaiter que les sentiers que nous emprunterons au cours de l’année se parent d’un apaisement créatif au regard des sombres tressaillements de notre temps.
Que mille bonheurs fleurissent dans les jardins de chaque vie!
Je ne vous oublie pas, ni les mots si amicaux que vous m’avez envoyés. Ils m’accompagnent. Que devenez-vous? Si le temps vous le permet, je serais heureux de vous lire.
Cordialement
Mardi, 31 décembre, 18h57.
Cher Normand,
En ce réveillon, je souhaite te renouveler mon affection la plus profonde, ô toi passant qui n’est jamais définitivement passé dans cette existence étrange qu’est la mienne. Malgré le temps qui passe et même quelquefois trépasse, certaines âmes sont immortelles, tu en fais partie, ce n’est pas moi qui l’affirme, c’est la mémoire des illustres discrétions et des invisibles génies qui me l’a toujours confirmé. Tout ça te paraîtra si bien élogieux, un peu trop même, mais que veux-tu que je te dise, en relisant ces derniers jours ton sublimissime ouvrage « L’artiste et le critique« , l’éloge coule de source parce que ce n’est que justice. Tu me pardonneras donc de rendre à César ce qu’il lui revient de droit et de mérite. D’autant plus, que tout cela reste indifféremment des années qui passent et trépassent, pour moi un phare au milieu d’une nuit si souvent éternelle. Merci Normand, ave César.
Des sombres tressaillements de notre temps, l’apaisement créatif triomphera, toi les « Paroles d’art » je ne t’apprends rien, j’ose ce pressentiment Normand, je m’appuie sur ce que toi et les autres ont produit afin que nous autres fous et absurdes puissions croire que le possible et ses variantes est plus que jamais possible. Sur cette voie tracée par les maîtres comme toi, nous marchons en chantonnant la colère des misérables, ces misérables dont on dit que les jardins de vie ne voient aucune fleur fleurir des pétales de mille bonheurs, ceux qui sont comme les racines du mal aussi endogés que la vermine invisible. Voilà ce que je deviens mon cher et très affectueux Normand, un marcheur misérable chantonnant une colère qui ne sent pas la rose.
Je ne sais pas si l’on survivra à cette marche, si cette année qui commence ne nous avalera pas comme ces avalés des avalées. Je ne sais pas si cette année qui vient ne verra pas beaucoup d’entre nous griller sur le bûcher comme les sorcières de salem. Je ne sais pas si cette décennie qui s’approche sera au fond une espèce de théâtre de l’absurde beckettien ou simplement une oeuvre post-surréaliste vidée de ce profond humanisme qui caractérise (sans le crier haut et fort, et sur tous les toits) tant le surréalisme salvateur des années comme nos rois et reines d’aujourd’hui maudites. Je ne sais pas. On verra bien. Inch allah.
Que demain t’apporte mille et un soleils dans une vie que j’espère digne de tes espérances. Que le vent souffle vers toi joies exaltations sérénité inspirations et tellement d’autres. César, cher César, mon César, voilà tout ce que ce cœur, mon cœur, te souhaite comme mal.
Puisses-tu jouir de ce mal.
Dave Ludewic