Est-ce que tu crois que dans les bureaux que les politiciens désertent
Leurs secrétaires en attendant chantent des chansons de Bruant ?
Ont-elles peur de se faire disputer si des fois ils venaient travailler ?
Est-ce que tu crois qu’il est facile de s’occuper de sa famille ?
Trouver à fifils un logement, un emploi au gouvernement
On n’a pas le temps de s’occuper de ça quand on s’endort sur les Bancs du Sénat.
Heureusement qu’il y a Frida, la fille du Nord des chansons de Brel
Est-ce qu’elle a existé vraiment ou ça aussi c’est du boniment ?
Il y a des questions que je me pose
Est-ce que tu crois que les toreros font juste ça comme un boulot
Sous prétexte que c’est en plein air comme ils habitent pas loin de la mer
Et que sur leur costume à la con c’est leur mère qui recoud les boutons ?
Je t’en trouverais moi des jobs d’été, transport de fond, c’est mal payé
Tant qu’il ne se passe rien tout va très bien mais c’est un boulot qui tue bien
En connais-tu toi des pays où t’emmerder te sauve la vie ?
Connais-tu la différence entre un légume et un agrume ?
La tomate est-elle un fruit, le singulier de spaghetti ?
Le vert du poireau est-il en bas, est-il en haut ?
Une question et c’est fini, Daniel Auteuil et Piccoli
Quand en trois mois ils ont gagné des biftons pour dix années
Vont-ils tout donner aux impôts comme tous les perdants du Loto ?
On est un peu jaloux qu’ils arrivent avant nous
Mais on les laisse passer, dans les embouteillages
Quand les motards te font merci avec les pieds, merci avec les pieds
Ce ne sont pas des êtres humains, mais une espèce de Martien-Terrien
Ils ne connaissent pas la langue des mains
Il faut les voir foncer libres comme l’air
Heureux comme des goélands, ils ont l’air épanoui
Un casque sur la tête et à leurs mains des gants
Ils font tout sur leur moto mais la seule chose qu’ils ne pourront pas
C’est dormir en roulant sinon le drap s’envolera
Tu comprends
Dans les embouteillages, tu penses autant au temps qu’au temps
Où tu n’auras plus d’ongles et où tu te mangeras les dents
Les Harley à crédit, les Japonaises débridées
Passent entres les camions citernes et les 4L de pompiers
Les filles sont en voiture
Contrairement aux motards qui eux sont en moto
Bien qu’il y aient des filles en moto
Mais sous leurs cuirs, on ne les voit pas bien, on ne voit pas leurs seins
Surtout que sous un casque, on peut pas deviner
Si c’est un vieux hippy, un vieux skinhead ou une pure beauté
Si par hasard, dans un embouteillage tu croises la femme de ta vie
Mais assis à côté d’elle, il y a déjà un petit mari barbu mais gentil
Remballe ton sourire de veau, tourne la tête pour ne pas avoir l’air idiot
Et fait semblant de réparer ta radio, de redresser ton rétro
Remballe ton sourire de veau, tourne la tête pour ne pas avoir l’air idiot
Et fait semblant de réparer ta radio, de redresser ton rétro
Dans les embouteillages, tu penses autant au temps qu’au temps
Où tu n’auras plus d’ongles et où tu te mangeras les dents
Les Harley à crédit, les Japonaises débridées
Passent entres les camions citernes et les 4L
Dans les embouteillages, tu penses autant au temps qu’au temps
Où tu n’auras plus d’ongles et où tu te mangeras les dents
Les Harley à crédit, les Japonaises débridées
Passent entres les camions citernes et les 4L de pompiers
Virgule
Quand les filles se maquillent dans les rétroviseurs
Moi j’ai même pas peur qu’elles oublient de freiner
Les routiers, du haut de leurs cabines
Les traitent de femmes au volant
Mais en secret, ils aimeraient bien les emmener
Amoureux des sirènes
Les ambulanciers sont les marins des départementales
Salauds de séducteurs ils ont une infirmière dans chaque hôpital
Ils collectionnent les filles, ils multiplient les aventures
Et leur spécialité c’est l’amour en voiture
Sais-tu qu’il y a des infirmiers qui soignent les blessés
En leurs mettant des disques et des cassettes
La musicothérapie au service de la fracture ouverte
Pour un lumbago, Nougaro ou bien Django
Une jambe cassée, AC/DC et c’est soigné
Dans les embouteillages, tu penses autant au temps qu’au temps
Où tu n’auras plus d’ongles et où tu te mangeras les dents
Les Harley à crédit, les Japonaises débridées
Passent entres les camions citernes et les 4L
Dans les embouteillages, tu penses autant au temps qu’au temps
Où tu n’auras plus d’ongles et où tu te mangeras les dents
Les Harley à crédit, les Japonaises débridées
Passent entres les camions citernes et les 4L de pompiers
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d’Amsterdam
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le cœur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D’un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s’entendre rire
Jusqu’à ce que tout à coup
L’accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramènent leur batave
Jusqu’en pleine lumière
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d’Amsterdam
De Hambourg ou d’ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port d’Amsterdam
Dans le port d’Amsterdam.