Lady,
J’ai marché dans les rues de la ville aujourd’hui, et elles avaient beaucoup de soleil, éclats d’étoile diurne portés par le souffle printanier. J’ai eu l’impression de marcher dans la liberté. J’ai cru sentir les caresses de la liberté. Je me suis laissé bercer par la liberté. Dans ces rues, du soleil et du souffle, l’étoile et la liberté, des caresses et des impressions, je me suis senti bien. Il y avait un peu de toi dans tout ça.
Doux éclats d’une étoile discrète et délicate respiration d’un vent aussi mystérieux qu’invisible, un ciel aux subtiles nuances de bleu, je n’ai pu m’empêcher de penser à toi. A un moment, j’ai repensé à la dernière fois que je t’ai vue, cela me semble être ce matin, cela fait si longtemps déjà, une éternité. Te souviens-tu de cette fois-là.. La dernière de nos dernières, cet aurevoir qu’est cet adieu qui n’ose jamais se dire. Te souviens-tu de nos derniers regards.. Les derniers de nos derniers, cette envie que j’avais de t’avouer des choses impossibles, ces choses dites dans le murmure d’un sourire les as-tu jamais entendues.. Te souviens-tu lorsque je t’ai prise dans les bras, lorsque mon cœur s’est blotti contre le tien, dans une étreinte ordinaire, dans un élan sans passion, as-tu entendu l’arythmie sévère d’un cœur enivré de ton odeur et ressuscité par ta chaleur.. Tu ne t’en souviens pas. Il y avait un peu de moi dans tout ça.
J’ai marché dans les rues de la ville cette nuit, et elles avaient beaucoup de soleil, éclats d’étoile lunatique portés par le souffle printanier. J’ai eu l’impression de marcher dans l’authenticité. J’ai cru sentir les caresses de l’authenticité. Je me suis laissé bercer par l’authenticité. Dans ces rues, du lunatique et du vent, l’astre et ses nudités, des caresses et des expressions, je me suis senti rien. Il y avait un peu de toi dans tout ça.
Veloutés fragments d’une étoile lointaine et délicate impression d’un souffle aussi imperceptible que présent, un ciel aux imposantes nuances de l’obscur, je n’ai pu m’empêcher de penser à toi. A un moment, j’ai repensé à la dernières fois que je ne t’ai pas vue, cela me semble être ce matin, cela fait si longtemps déjà, une peine à perpétuité. Je me souviens de cette fois-là.. La dernière de tes dernières, cette absence qu’est cet adieu qui n’ose se dire autrement. Je me souviens de tes derniers regards.. Les derniers de tes derniers, ce besoin que j’avais d’y trouver des choses impossibles, ces choses montrées dans le murmure d’une distance je les ai vues et je n’ai jamais vraiment rien entendu de tel.. Je me souviens lorsque tu t’es tenue près de moi, lorsque ton ombre a enrobé la mienne, dans une présence ordinaire, dans un moment sans passion, j’ai entendu l’arythmie sévère de mon cœur crevé le mort. Tu ne t’en souviens pas. Il n’y avait que moi dans tout ça.
Lady, j’ai marché dans les rues de la ville, de longues heures d’après-minuit, et elles avaient beaucoup de soleil bercé par le souvenir de ton ombre, ta liberté, ton authenticité, tes fragilités, les solitudes qui te terrifient, les craquelures de ton âme qui a tant connu des aurevoirs que sont ces adieux qui jamais ne devraient se dire et des absences que sont ces violences qui jamais ne devraient être ressenties. Je me suis souvenu de cette fois-là, des premières des premières, celles des premiers regards posés sur le soleil, celles des murmures silencieux en observant le ciel aux subtiles nuances de bleu, celles d’une étreinte invisible avec des éclats d’étoile lunatique, tous nos moments sans passion et nos présences ordinaires, sans caresses et vides d’expression, sans nudités et remplis d’impressions, nos ombres froides et nos chaleurs indifférentes, sans arythmies sévères puisque sans le cœur, nos distances aussi raisonnables que sécuritaires. Je me suis souvenu de ces fois-là aussi. Il n’y avait que moi dans tout ça, et un peu de toi en moi. Comme dans ces rues aujourd’hui, comme dans ces rues cette nuit. Comme dans ces longues heures d’après-minuit. Comme dans nos premières des premières, comme dans nos dernières des dernières.