

« Entre une poignée d’écrivaines médiatiques érigées en porte-drapeau et une majorité d’autres, publiquement invisibles, la littérature féminine africaine reste aujourd’hui à (re)découvrir.
Parler des écrivaines africaines, c’est généralement mettre en lumière une exceptionnalité. Les médias qui dressent le portrait de ces femmes insistent sur la singularité d’une activité qui s’exercerait dans une Afrique décrite, à tort, comme patriarcale et « traditionnelle », qui ne scolarise que peu les jeunes filles, n’offre aux femmes qu’un rôle social dominé qui les confine dans l’espace domestique et les exclut de toute scène publique.
Dès lors, qu’une poignée de femmes parvienne à prendre la parole et à écrire serait en soi un fait extraordinaire. Cette vision normative, et largement réductrice, ne doit cependant pas faire oublier une certaine marginalité effective. À l’invisibilité publique succède alors, pour celles qui veulent faire de la littérature leur métier, une invisibilité médiatique, tant cette production artistique est peu mise en avant. Il est peu surprenant de voir l’une de ces écrivaines choisir le pseudonyme de Ken Bugul, « celle dont personne ne veut » en wolof.
Une littérature rare et engagée ?
Invisibles et invisibilisées, ces écrivaines produiraient nécessairement une écriture féministe qui brise les tabous. Pour Angèle Bassolé Ouédraogo, cette inscription des femmes dans le champ littéraire est ainsi une conquête réalisée par des « militantes de l’ombre » (Ouédraogo, 2008). Par essence transgressives, ces écrivaines mettent principalement en scène des personnages féminins puissants et développent une écriture spécifique, corporelle, « sociale et sensitive » (Brière, Gallimore, 1997), qui a cette force d’être vindicative et constructive à la fois. Envisagée sous cet angle, la littérature féminine africaine constitue un véritable contre-discours positif, à même de revendiquer des changements sociaux majeurs.
Mais au-delà de ce discours devenu consensuel, peut-on affirmer pour autant que cette littérature féminine est un miroir de l’Afrique contemporaine et des réalités vécues par les femmes sur le continent ? Peut-on assurer que ces femmes de lettre récemment médiatisées sont l’étendard de toutes les écrivaines d’Afrique, et plus largement de toutes les femmes africaines ?
Il faut en effet se garder, selon les propos d’Aminata Sow Fall elle-même, de tout « discours généralisateur sur la femme » qui serait « hasardeux » (Sow Fall, 2005). Il est donc important de rappeler à quel point cette littérature est le fruit de femmes aux trajectoires spécifiques. Parmi les auteures les plus marquantes, ces femmes ont, d’une manière ou d’une autre, côtoyé de près la culture française, ou plus largement européenne ou nord-américaine. Certaines ont été sur les bancs du lycée français avant de partir étudier en Europe, d’autres ont longuement vécu en Europe ou y sont même nées.
Plus qu’un révélateur des mutations du continent, ces ouvrages sont avant tout l’écho des parcours de ces intellectuelles, universitaires, femmes politiques ou fonctionnaires internationales qui font bien souvent partie de la diaspora. Il est alors tout à fait possible de parler, comme d’autres l’ont fait, de « consécrations sous conditions » (Ducournau, 2009). Les femmes n’ont d’ailleurs à ce titre plus grand-chose à envier aux écrivains masculins puisque leur marginalité s’estompe et qu’elles obtiennent la reconnaissance de grands prix littéraires comme Calixthe Beyala et Marie Ndiaye.
Leur littérature est en outre publiée en France et destinée à un public français. Peut-être faut-il alors prendre l’émergence médiatique de cette littérature féminine africaine sur le marché éditorial français pour ce qu’elle est, c’est-à-dire non comme une photographie mais comme une des nombreuses mises en récit de l’Afrique, issue d’auteures de la diaspora, ancrées dans une double culture. Dans ce cas, ce serait admettre que cette littérature peut, à son tour, reproduire certains stéréotypes. Les attentes des éditeurs et des lecteurs français peuvent ainsi enfermer ces écrivaines à la fois dans une écriture considérée comme proprement féminine, avec les représentations que cela comporte autour notamment de thèmes récurrents de la maternité, la polygamie ou l’excision ; mais aussi dans une image simplifiée des réalités sociales du continent qui présente la femme africaine comme constamment tiraillée entre les carcans de la tradition et les promesses de la modernité.
Considérer ces écrivaines sous ce jour, ce n’est pas seulement se réjouir du fait que les subalternes peuvent parler (Spivak, 1988), mais observer que ces derniers peuvent parfois, plus ou moins inconsciemment, et par le prisme déformant de leur culture hybride, adopter et véhiculer les formes d’un discours de la domination coloniale et postcoloniale qui fige l’Afrique dans des représentations dévalorisantes.
Des écrivaines d’Afrique réellement invisibles
Sans tomber dans le piège qui opposerait de manière binaire les authentiques Africaines et les écrivaines occidentalisées, montrer que cette littérature est le produit d’écrivaines au profil particulier, c’est observer qu’on ne peut pas l’envisager comme une globalité représentative, à même de révéler tout de l’Afrique et des femmes africaines. Pour faire de cette littérature féminine un réel analyseur des sociétés africaines, encore faudrait-il se pencher sur les écrivaines d’Afrique dont les œuvres restent largement à découvrir.
En effet, si la féminisation de la littérature africaine paraît nouvelle, c’est avant tout parce que de nombreuses œuvres nées dès le xixe siècle sont tombées dans l’oubli, inconnues des médias français et surtout écartées des enseignements littéraires africains. Même si Jacques Chevrier écrit en 1984 dans Littérature nègre que « peut-être est-il trop tôt pour parler d’écriture féminine », cette littérature est ancienne. Qu’il s’agisse des récits de la vie de cour (Mémoires d’une princesse arabe d’Emily Ruete, née princesse d’Oman et de Zanzibar, Allemagne, 1886), de textes anti-esclavagistes (Poèmes et Chansons de Nele Mariam, Congo, Belgique, 1935), de souvenirs d’une jeune diplômée de l’École normale de Rufisque (Je suis une Africaine… j’ai vingt ans. Autobiographie d’une jeune institutrice togolaise, Togo, 1942), du premier roman publié par une femme africaine (Ndonga de Marie-Claire Matiz, Cameroun, 1958), les écrivaines africaines anglophones et francophones ont depuis longtemps investi tous les genres littéraires. Mais leur production, pourtant fondatrice, a souvent été reléguée au second plan.
Et aujourd’hui encore, de nombreuses écrivaines affrontent quotidiennement, au même titre que les hommes d’ailleurs, les difficultés du monde de l’édition africain. Rarement éditées, jamais vendues dans les trop rares librairies des capitales africaines et donc fatalement coupées d’un potentiel lectorat africain, beaucoup de femmes, de toutes les générations, écrivent des romans, des contes pour la jeunesse, des essais, des recueils de poésie ou de nouvelles autour de thématiques très diverses, et pas nécessairement « féminines ». Et c’est cette « réalité féminine hétérogène » (Kassi, 2002, p. 44) encore inconnue qui pourrait pourtant offrir un véritable reflet des Afriques contemporaines, multiformes et en perpétuel mouvement. »
– Bréant, H. (2012). De la littérature féminine africaine aux écrivaines d’Afrique. Afrique contemporaine, 241(1), 118-119.
« Lorsqu’on évoque les grands noms de la littérature Africaine, il est souvent question d’hommes : Leopold Sedar Senghor, Chinua Achebe, Ahmadou Kourouma, Amadou Hampaté Ba, etc. Mais qu’en est-il des femmes ? Comme le souligne Hugo Bréant dans De la littérature féminine africaine aux écrivaines d’Afrique, parler des écrivaines africaines, c’est généralement mettre en lumière une exceptionnalité.
Bien que moins connue par rapport à ses auteurs masculins, la littérature Africaine possède elle aussi ses grands noms du côté des femmes. Arborant un style et des thématiques différents, ces grandes auteures de la littérature Africaine possèdent néanmoins un point commun : elles brisent les tabous. Elles écrivent, et d’un seul trait tracent l’histoire entière.
Voici le portrait de sept grandes femmes qui ont marqué la littérature africaine.
1 – Mariama Bâ
« Une si longue lettre ». Le titre à lui seul suffit pour décrire l’ampleur de l’impact de ce livre sur la littérature Africaine. Même ceux qui ne l’ont jamais lu le connaissent au moins de nom. Et pour cause, on ne peut échapper à ce livre : il était omniprésent. Un roman culte et saisissant qui constitue pour moi l’un des meilleurs livres de littérature africaine de tous les temps.
Cette œuvre, on la doit à Mariama Bâ. Née à Dakar en 1929, Mariama est confrontée très tôt aux réalités de la vie. Elle perd sa mère alors qu’elle est encore enfant et est alors envoyée chez sa grand mère.
Très douée à l’école et particulièrement en lettres, la petite Bâ enchaîne les bons résultats, décrochant son certificat d’études primaires à 14 ans (l’inscription à l’école n’était pas aussi précoce à l’époque) avant d’intégrer l’école normale de Rufisque d’où elle sortira en 1943 avec son diplôme d’enseignante en poche.
Ce n’est qu’en 1979 que Mariama Bâ décide de dégainer la plume avec « Une si longue lettre ». Véritable ode à la femme Africaine, le livre se présente comme une série de lettres écrites par Ramatoulaye à son amie Aïssatou suite au décès de son mari. Anéantie et esseulée, Ramatoulaye partage ses ressentiments et ses états d’âme tout en brossant le portrait pessimiste d’une société sénégalaise et de la place qu’elle accorde à ses femmes.
Premier roman, premier succès. Le livre cartonne, d’abord au Sénégal puis s’étend dans les autres pays se dotant au passage d’une traduction dans de nombreuses langues. Les prix ne se firent pas attendre longtemps, en 1980, « une si longue lettre » remporte le prix Noma à la foire du livre de Francfort.
Mais Mariama Bâ n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Elle trempe une nouvelle fois sa plume et écrit son nouveau roman qu’elle nomme « le chant écarlate« . Le livre paraîtra en Novembre 1981 mais l’auteure n’aura malheureusement pas l’occasion de voir éclore son oeuvre : le 17 Août 1981 à Dakar à l’âge de 52 ans, Mariama Bâ s’éteint des suites d’un cancer.
Sa courte carrière n’aura duré que 2 ans, pourtant l’impact de ses écrits perdure encore aujourd’hui. Fer de lance de la cause féminine engagée dans bon nombre d’associations prônant l’éducation et le droit des femmes, Mariama Bâ est sans conteste l’une des pionnières de la littérature Africaine francophone, inspirant des centaines d’auteures par la suite à prendre la plume pour exprimer leurs idées.
Une école pour fille située sur l’île de Gorée a été nommée en sa mémoire.
2 – Aminata Sow Fall
Aminata Sow Fall est née en 1941 à Saint-Louis. Elle fréquente le lycée Faidherbe puis le lycée Van Vo, aujourd’hui renommé Lamine Gueye avant de se rendre en France où elle prépare une licence de lettres modernes. Elle se marie en 1963 puis rentre au Sénégal où elle y travaillera en tant qu’enseignante.
En 1976, elle publie son premier roman « le revenant« , aux nouvelles éditions Africaines. C’est l’histoire de Bakar, un modeste employé de postes qui, devant la pression de son entourage, s’improvisera détourneur de fond dans la boîte de son employeur.
Mais si le nom d’Aminata Sow Fall n’est pas inconnu à la plupart d’entre nous, c’est bien à cause de son roman paru 3 ans plus tard : « la grève des bàttu« , qui lui a d’ailleurs valu le grand prix littérature d’Afrique noire en 1980. Le bàttu est un mot d’origine Wolof qui désigne cet ustensile qui sert de sébile aux mendiants. Par extension, il désigne les mendiants eux-mêmes.
« La grève des bàttu« , c’est l’histoire d’une révolte, celle des « talibés » face à un homme politique qui souhaite les expulser de la ville. 38 ans après la parution de ce roman, cette thématique est encore d’actualité à quelques détails près.
Aminata Fall a aujourd’hui 76 ans mais sa passion pour l’écriture n’a, elle, pas pris une ride. En 2017, celle qu’Alain Mabanckou considère comme « la plus grande romancière africaine », nous dévoile son dernier chef d’oeuvre en date « L’empire du mensonge ».
De la fondation de la maison d’édition Khoudia au centre international d’études, de recherches et de réactivation sur la littérature, les arts et la culture à Saint-Louis en passant par le Bureau africain pour la défense des libertés de l’écrivain à Dakar, la vie d’Aminata Sow est une lutte perpétuelle pour faire briller cet art qui jusqu’aujourd’hui peine encore à s’émanciper totalement.
La culture est la nourriture la plus noble, elle nous élève au dessus des petits instincts matériels.
Quittons un peu le Sénégal et rendons nous à Douala, au Cameroun.
3 – Calixthe Beyala
C’est dans cette ville que naquit en 1961, Calixthe Beyala, d’un père Bamiléké et d’une mère Béti. Les parents de Calixthe se séparent peu après sa naissance, comme Mariama Bâ, son éducation est alors confiée à sa grand-mère.
Elle connaîtra une enfance difficile marquée par la pauvreté, sa sœur aînée étant la seule à pourvoir aux besoins de la famille. Calixthe arrive tout de même à poursuivre sa scolarité jusqu’à l’âge de 17 ans où elle immigre en France et décroche son baccalauréat G2, se mariant au passage. Elle se lance ensuite dans des études de gestion et de lettres.
Son premier livre, « C’est le soleil qui m’a brûlée« , est publié en 1987. C’est le début d’une grande carrière.
Calixthe Beyala enchaîne alors les prix et les distinctions: Grand prix littéraire d’Afrique Noire en 1993 avec « Maman a un amant« , prix François-Mauriac de l’académie Française ainsi que le prix tropiques pour « Assèze l’Africaine » l’année suivante. Elle décroche en 1996 le Grand prix de l’académie Française avec « Les honneurs perdus » puis deux ans plus tard, le Grand prix de l’UNICEF pour « la petite fille du réverbère ».
En parallèle de sa carrière d’écrivain à succès, Calixthe milita pour la cause des femmes, la Francophonie et les droits des Minorités Visibles à travers le Collectif Egalité dont elle est la porte parole.
Vous verrez : mes mots à moi tressautent et cliquettent comme des chaînes. Des mots qui détonnent, déglinguent, dévissent, culbutent, torturent ! Des mots qui fessent, giflent, cassent et broient ! Que celui qui se sent mal à l’aise passe sa route.
4 – Fatou Diome
Fatou Diome est née en 1968 sur l’île de Niodor au Sénégal. Comme cela semble être la tradition chez les grandes auteures Africaines, Fatou Diome est élevée par sa grand-mère.
Véritable « dissidente », Fatou décide elle même d’aller à l’école, chose peu courante pour l’époque et se passionne pour la littérature francophone.
Cette passion l’amènera naturellement à s’essayer à l’art de l’écriture. En 2001, paraît « La préférence nationale« , un recueil composé de six nouvelles qui marque l’entrée de Fatou Diome dans le cercle des auteurs.
C’est en 2003 qu’elle accède à la notoriété internationale avec son premier roman, « Le ventre de l’Atlantique » qui aborde l’épineux problème de l’émigration.
Le livre remporte le prix des hémisphères Chantal Lapicque la même année puis reçoit deux ans plus tard, le LiBeraturpreis, un prix décerné chaque année par un comité de lectrices à une écrivaine originaire d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique Latine. Elle publiera ensuite plusieurs écrits tels que « Ketala » en 2006, « celles qui attendent » en 2010 ou encore « Marianne porte plainte » en 2017.
Fatou Diome est également connue pour son engagement et son franc-parler sur les plateaux télévisés comme lors de l’émission « Ce soir où jamais » consacrée aux migrants ou encore pour ses altercations avec la présidente du Front National, Marine le Pen.
« On voit les pauvres qui se déplacent, on ne voit pas les riches qui pillent nos pays »
Chimamanda Ngozi Achidie est sans doute l’un des phénomènes littéraires africains de ces dernières années.
Née en 1977 à Enugu au Nigéria, Chimamanda quitte son pays à l’âge de 19 ans pour rejoindre celui de l’oncle Ben. Elle intègre l’université Drexel de Philadelphie puis l’Eastern Connecticut State University où elle poursuit des études en communication et sciences politiques. Elle est titulaire d’un Master en création littéraire et d’un M.A (maîtrise des arts) d’études Africaines.
Son premier contact avec le monde de la littérature se fait en 2003 à travers « L’hibiscus pourpre« , un roman encensé par la critique et lauréat du Commonwealth Writers’ Prize en 2005.
Mais le succès ne s’arrête pas là pour Chimamanda. Trois ans plus tard est publié « L’autre moitié du soleil« , un roman à l’histoire poignante traitant de la guerre du Biafra qui remportera l’Orange Prize for Fiction l’année suivante.
Son roman « Americanah » paru en 2013 et lauréat du National Book Critics Circle Fiction award sera adapté au cinéma avec Lupita Nyong’o dans le rôle principal.
Aujourd’hui, la notorieté de Chimamanda Ngozi Adichie dépasse le cadre du livre. Féministe engagée, elle est l’auteure de la fameuse phrase « Nous devrions tous être féministes », prononcé en 2012 lors d’une conférence TED qui sera reprise par des millions de personnes à travers le monde dont des célébrités telles que Beyoncé et Rihanna.
Je veux être qui je suis, sans avoir à me conformer à des modèles, à ce que la societé, voudrait que je sois.
6- Ken Bugul
« Personne n’en veut », c’est le surnom qu’a choisi Marietou Mbaye pour signer ses œuvres. Née en 1947 dans le Ndoucoumane, Ken Bugul est une romancière sénégalaise dont la carrière débute avec une trilogie aux allures d’autobiographie : « Le baobab fou » en 1984 puis « cendres et braises » et « riwan ou le chemin de sable » respectivement en 1994 et 1999.
Ce dernier roman qui conclut cette trilogie lui vaudra une reconnaissance mondiale en remportant le prestigieux Grand prix littéraire d’Afrique Noire de 1999.
La bibliographie de Ken Bugul est à l’image de son parcours qu’illustre parfaitement son pseudo : un parcours chaotique parsemé de douleurs et de désillusions.
Oui car la vie de Ken Bugul n’a pas été toute rose : un père aveugle âgé de 85 ans à sa naissance, une mère qui l’abandonne alors qu’elle a cinq ans, un premier mariage cauchemardesque en France et un an et demi à traîner dans la rue, pour ne citer que ceux-là.
Et c’est ce qui rend cette auteure si exceptionnelle : elle a toujours su se relever de ses chutes.
« La vie, c’est une bonne dose de folie et beaucoup d’humilité. La folie n’est pas négative. Elle permet de se libérer. L’humilité est essentielle. Être humble, c’est être attentif au monde, à ce qui nous entoure. Et garder tous ses sens en éveil. »
Leonora Miano, née le 12 Mars 1973 à Douala, est une écrivaine camerounaise au parcours atypique.
Elle « fait mal » dès le début avec son premier livre « l’intérieur de la nuit » qui est très bien accueilli par la critique et qui rafle à lui seul six prix dont le « prix du premier roman de femme » en 2006 et le « prix de l’excellence camerounaise » en 2007.
Preuve que ce n’était pas le coup du hasard, son second roman « contours du jour qui vient » remporte le célèbre prix goncourt des lycéens.
Daniel S. Larangé, chercheur et enseignant pluridisplicinaire français, qualifiera le style de Leonora Miano de littérature « afropéenne » du fait de la particularité de l’auteure à juxtaposer les deux cultures.
Très engagée, Miano remporte le prix Fémina en 2013, prix attribué chaque année par un jury exclusivement féminin, pour son roman « La saison de l’ombre » et qui traite, à travers un récit poignant et saisissant, du début de la traite des noirs.
« Le souci principal en Afrique est celui d’une conscience de soi dégradée suite à la Traite négrière ».Leonora Miano »
– Imho Tep. (pour Irawo, est le média des talents africains. Notre mission est d’inspirer les jeunes Africains à débloquer leurs talents et à réaliser leurs rêves.)
Il fallait sans doute s’arrêter quelque part mais je dis oh, on ne pouvait pas rajouter Véronique Tadjo? J’espérais jusqu’à la fin la voir apparaître quelque part. J’aurais également bien vu Hemley Boum dans la liste, et Fatou Kéita, pour le magnifique travail qu’elle fait dans la littérature jeunesse.
« Rafiki » (2018)
Les premiers pas de la cinéaste kényane Wanuri Kahiu ne sont pas passés inaperçus. Censuré dans son pays, son long métrage est le premier film de l’histoire du cinéma kényan à être en sélection officielle au Festival de Cannes. Il a été projeté dans la section Un Certain Regard.
Le film est l’adaptation de Jambula Tree de l’écrivaine ougandaise Monica Arac de Nyeko.
« Je voulais raconter une histoire d’amour. J’en ai donc lu beaucoup. Celle qui m’a le plus touchée est Jambula Tree. Il y avait à la fois une force et une naïveté chez les protagonistes de cette histoire. En outre, l’univers créé par Monica Arac de Nyeko était riche et incroyablement merveilleux », confiait à franceinfo Afrique Wanuri Kahiu en 2018. »
