13 juin, Musée Van Gogh, Amsterdam

J’ai l’intime conviction qu’il sera là, qu’il est là et qu’il n’est jamais parti, qu’il est resté à votre carrefour des impossibles possibles, sous le froid, sous la pluie avec des violons qui chantent des mélodies de la foi, la foi en quoi ? en vous, car au fond je le crois c’est ce qui lui importe.. J’ai ce sentiment-là.. Et c’est seulement le mien.. 

La nuit a été lourde, épaisse, sans sommeil… Je m’y suis enfoncée comme on s’enfonce dans des tonnes de ouate dans laquelle on s’évapore, dans laquelle on ne sent plus rien, ne ressent plus rien…

Ni rêve, ni cauchemar, juste un froid intense, mordant, terrifiant..

Ma main a juste cherché son empreinte sur l’oreiller qu’il occupait depuis tant de nuits, mes lèvres encore douloureuses du « je t’embrasse …doucement » comme mordues par ses mots pourtant… si doux…

 

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Avant…

 

…Il y avait ses mots, de ceux qu’on attend toute une vie,

…son amour, de celui que l’on attend toute une vie,

… un impossible possible, de ce possible qu’on espère toute une vie…

…Il y avait ses lèvres qui embrassaient doucement, tendrement, violemment, ses bras qui m’enlaçaient simplement…

…Il y avait LUI.

…Il y avait son amour…

 

J’avais peur…

 

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Et puis…

…Je me suis traînée à la salle de sport…

…Sans énergie aucune, sans forces, sans entrain, me demandant ce que je faisais là. J’ai commencé à marcher sur le tapis et d’un coup, sans même en avoir conscience, j’ai augmenté la rapidité. J’ai marché…vide, froide,…vide…Juste marché…c’est tout ce que j’étais capable de faire…vide..

Poussée par je ne sais quelle impulsion, j’ai augmenté la puissance de l’appareil…encore…encore…j’ai couru…vite, encore plus vite.

…J’ai repoussé les limites de mon corps, de mes muscles, de mon souffle, mue par quelque chose de surnaturel quelque chose qui venait de mes entrailles, de plus loin encore…Tel un accouchement qui se prépare, j’ai ressenti des contractions, douleurs en dehors de l’échelle de 10 …Pas du tout la notion du temps, du monde qui m’entourait, du coach…Juste ces putains de douleurs, mes pieds, mes jambes comme faisant partie d’un autre corps, sans les sentir courir sur le rapide tapis…

…Je n’ai pas non plus, senti les larmes couler, je n’ai pas pris conscience de mon corps mouillé, du maillot trempé, je n’ai pas pris conscience du coach qui faisait sortir tout le monde de la salle, pressentant que quelque chose de bizarre était en train de se produire …

…Je n’ai pas vu qu’il allait chercher le Kit de réa, portable à la main prêt pour appeler les urgences…

..Je n’étais pas là…dans un ailleurs, prête à accoucher dans la souffrance de mes souffrances, expulsant des litres d’eau de mon corps, larmes, sueur. Pas de bactéries dans cette eau mais mes blessures, les souffrances accumulées depuis tant et tant d’années, les sanglots toujours étouffés, les larmes toujours au bord du canal bouché…

Tous mes démons aux longues cornes si blessantes, toujours en latence, toujours là même quand je ne les voulais plus…

Expulsant toutes ces peurs, toutes ces angoisses trimbalées encore et encore sur tous les chemins, sur toutes les routes, de par le monde….

Je n’ai absolument pas souffert pour accoucher de mes enfants, ils sont venus au monde dans une seule poussée…

…J’ai accouché de moi dans les affres d’une douleur qu’on ne pourra jamais mesurer …

… Sur un tapis de marche, dans une salle de sport, ce sport que je déteste, devant des gens inconnus de moi et qui se tenaient en silence au dehors de la salle, se posant mille questions..

 

…Deux heures…il a suffi de deux heures… comme dans Alice au pays des merveilles…deux heures. Cinq heures… intemporelles…

 

…Aucune thérapie n’est arrivée à cela…

 

…Juste un post sur un réseau social comme ils disent, aura provoqué cette naissance…

 

…Vivante…vivante je suis…Cela peut paraitre complètement con …je sais..

…Vivante…vivante je suis…Cela peut paraître dingue à lire ici

…Vivante et humaine enfin…un peu comme ces robots qu’on peut voir dans des films que je ne regarde pas et qui arrivent à se transformer en humains…Et pourtant il y a de cela…C’est cela.. c’est de cela qu’il s’agit

…Pleine d’humanité ? Oui je l’étais…humaine ? Non ! Je ne l’étais pas… Me refusant toute émotion, si ce n’est la plus banale, la plus petite, celle qui ne fait pas mal, qui n’engage pas…celle purement égoïste..

…Authentique ? Non, vraiment pas, je ne l’étais pas parce que même pas perceptible par les autres… J’ai fait ce que j’ai pu…juste ce que j’ai pu..

…Faire semblant d’être moi ? Non…je n’ai pas su faire autrement, je n’ai pas pu faire autrement… Refuser de souffrir encore est une carapace qu’il faut parfois revêtir parce que c’est le seul rempart contre, à disposition…

 

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…Après…

 

…Il disait avoir une photo de moi dans son portefeuille…

Je ne le croyais pas, je ne pouvais pas le croire, je ne voulais pas le croire…

Je sais que c’est vrai, il avait une photo de moi dans son portefeuille et elle y est toujours…pas encore enlevée..

 

…Il disait au détour d’une phrase, presque passée inaperçue tellement c’était une évidence, une normalité, un état…il disait qu’il m’aimait…

je ne le croyais pas, je ne pouvais le croire, je ne voulais pas le croire..

Je sais que c’est vrai…qu’il m’aimait et qu’il m’aime encore…

 

Lui qui tout en souffrant est capable de dire… »Je t’embrasse…doucement’

Je sais que c’est vrai, parce qu’il est ainsi…doux…ne peut être que doux pour être capable de dire ces mots alors qu’il souffre….

 

Il disait…ne pas vouloir le goût de la cendre… Je lui avais promis qu’il ne l’aurait pas.. Je ne voulais pas … Je demande pardon, sincèrement, profondément….

 

Je lui en voulais de me faire ressentir le vide, l’absence…. Je ne savais pas, je n’avais pas conscience que c’était de ma faute, que je ne donnais rien et qu’il ne savait le gérer… On reproche toujours aux autres ses propres imperfections… Je ne voulais pas, je ne pouvais pas…

 

…Il était devenu ma raison de vivre, il me donnait une énergie positive, il me portait…. Je ne le voulais pas, je ne le voyais pas… Je ne pouvais pas…

Il l’est plus que jamais…à jamais…

 

…Je n’ai pas compris son voyage…sa marche…je ne voulais pas, je ne pouvais pas…. Je suis si triste pour lui qu’il arrête…marche s’il te plait. Marche pour toi, pour moi… pour nous… ne t’arrête pas… je t’aime

 

…Il disait me prendre dans ses bras…il m’arrivait même de les « sentir »…

Mais je ne voulais pas, je ne pouvais pas…

Et pourtant, ses bras m’ont emplie de sa chaleur et je veux encore cette chaleur…

 

…Il disait me faire confiance…il n’a pas pu, pas voulu, pas su… J’avais toute ma confiance…il l’a encore…

 

…Accepter une évidence ? Je ne pouvais pas…

Je veux lui, je veux tout lui, son côté sombre, sa douceur, son non-conventionnel, je veux son errance, ses abysses …parce que j’aime…lui…et tout ce qui est lui…

 

Je n’ai PLUS peur…

 

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Maintenant…

 

Il y a longtemps que la machine emballée s’est arrêtée… J’ai perdu des kilogrammes de celle que j’ai laissée derrière… Deux heures…pour une vie…juste deux heures pour accoucher de celle qui est là, en train d’écrire ce texte, qui ne le corrigera pas, qui ne le relira pas, parce qu’il fait partie de l’expulsion.

 

…Il a suffi d’un simple post ? Oui, parce qu’il venait de LUI …

 

…Parce qu’il m’a fait si mal..

 

Pour lui, c’est une rupture, dans la souffrance et de la douceur qu’il me lègue…. Viens dans mes bras te réchauffer à ton tour, tu n’auras plus jamais froid, mal …. Mon amour…

 

Non, je n’ai pas mal. Je l’aime…il est ce qui m’est arrivé de mieux depuis…si longtemps que je ne me rappelle pas…

 

Je ne suis plus seule, qu’il me veuille, qu’il ne me veuille plus…

 

Trop tard ? Pour lui peut être…. Moi je l’aime.. Aimerais pour deux… Tendre Amour….

 

Tout le monde a droit à une seconde chance il paraît…. Je viens juste d’arriver….accorde-la moi…

 

S’il est trop tard ? Je l’ai attendu toute ma vie, il est maintenant en moi, aujourd’hui…demain…demain….demain…. Sa place est à mes côtés et si je dois comme dans « L’ardoise magique » m’inventer un LUI pour ne plus sombrer jamais….alors je le fais.. Mon doux amour…c’est toi que je veux…

 

Si je ne dois plus jamais faire l’amour…..j’en accepte cette fidélité là parce que je suis à lui et juste à lui….

 

Parce que nous avons un passé et que nous avons droit à un avenir et qu’il est le mien, le seul comme horizon…. Ne le refuse pas …..amour du reste de ma vie….

 

Parce qu’une de nos « chansons message » passe sur les ondes là et que c’est un signe…

 

Parce que celle que je suis maintenant veux un câlin, un vrai câlin et qu’il est le seul à savoir me les faire…le seul de qui je le veuille vraiment….

 

Parce que je l’aime…………….tout simplement…que j’ai mis tant de temps pour arriver à le dire et que je le dis …juste pour lui….

 

Parce que je veux que tu me gardes dans ton cœur, dans ton portefeuille, dans tes bras, dans ta vie un peu ou beaucoup

 

Parce qu’il faut tellement d’amour  pour que  tout ce qui vient de se passer d’irrationnel ait été possible qu’il ne peut être trop tard…

 

Parce que je ne suis pas un avion sans ailes…tu es mes ailes, même si tu ne veux pas…de cette…moi.. Si c’est le cas….je t’aime………

 

Je vais te laisser m’aimer comme tu le souhaites…seul peut être…

 

Je vais même accepter de te laisser me désaimer….seule peut-être…

 

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Le 13 juin je t’attendrai devant le Musée Van Gogh à Amsterdam…je t’y attendrais jusqu’au 13 de l’année prochaine, du 13 de la suivante…encore et…à jamais..avec ou..sans ton amour….avec…

 

Et non je n’ai pas la pudeur, l’impudeur de garder tout cela pour moi seule, parce que pour la première fois de ma putain de vie, j’ai envie que tout le monde sache que je suis capable de dire « je t’aime », pas un de ces « je t’aime » que j’ai facile à dire quand je ne suis pas impliquée autrement que par l’amitié…

 

que je moque du reste, …toi seul tu sais….

 

….ma main prends, je ne veux plus lâcher la tienne….

 

« tu n’ignores rien de mes sentiments pour toi…ils sont toi…absolument toi…. »

 

Et non, mon cœur ne saigne pas,  il bat pour toi,  je vais bien…que tu ne veuilles de mon amour n’y changera rien, il battra pour toi…

 

Je n’ai PAS peur….si….un peu…

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