Marie, éloge funèbre à grand-mère

Marie Ruth
Marie Ruth
Esther, fille de Marie Ruth

Mama Marie. De belles fleurs pour toi avec de magnifiques couleurs, pour tous ces beaux souvenirs qui vivront en nous éternellement. 

Chers amis, chère famille, nous sommes réunis ici pour dire au revoir à notre mère, notre grand-mère et notre arrière-grand-mère, Marie. Elle nous a quittés il y a peu, après avoir mené une vie riche en accomplissements. Une existence digne et de battante.

Marie n’avait rien pour réussir, ses origines modestes, son statut de femme indépendante et libre dans une société où le sexe faible est toujours inférieur, son manque d’études, et toutes ces insuffisances sociales qui auraient pu lui être fatales. Mais Marie a tout réussi. En vous voyant tous présents en ce lieu, toi ma mère, vous mes frères et sœurs, vous mes oncles et tantes, vous mes cousins et cousines, vous nos enfants, vous êtes chacun de vous la preuve vivante de sa réussite. Parce que chacun lui doit un peu, beaucoup, de ce qu’il est aujourd’hui.

Marie nous a élevés, instruits sur les valeurs indispensables qui font une vie authentique : la générosité du cœur, la force de l’esprit, la beauté de l’âme et le courage. Le courage d’être libre et en harmonie avec nous-mêmes. La force d’aller au-delà des limites que les autres tentent de nous imposer, car pour Marie personne d’autre que soi ne pouvait être propriétaire de notre destinée. La preuve, regardez-vous chers amis. Cette réussite de Marie, chère famille, elle est autour de vous, elle est en vous. En cela, Marie a tout réussi.

Elle était combative, une éternelle insatisfaite, un caractère si fort que je me souviens que pendant longtemps nous l’appelions « la Dame de fer ». Petit, j’ai quelques fois trouvé cet aspect de sa personnalité intense – c’est-à-dire d’une froideur inhumaine et d’un implacable impossible. En grandissant, faisant face aux épreuves de la vie d’homme, j’ai compris qu’elle m’avait rendu service. La vie n’est pas toujours un loisir, un plaisir, encore moins une facilité, il faut se battre quelques fois à la dure pour obtenir le succès et gagner le respect des autres. « La Dame de fer » a fait de moi l’homme que je suis. Je lui dois tout. Comme vous tous qu’elle a reçus à un moment ou à un autre de vos vies, elle vous a accueillis dans l’amour d’une mère, et à veiller que malgré le rien et le dénuement matériel vous ne manquiez de rien. C’était Marie. Le cœur avant tout.

Marie n’est pas morte. Grand-mère est vivante. Aussi longtemps que nous perpétuerons ses valeurs, dans nos actes quotidiens, aussi longtemps que dans notre quête du bien nous sommes de meilleures personnes, aussi longtemps que nous transmettront ses magnifiques qualités à nos enfants et eux à leurs enfants, Marie sera toujours vivante. Nous avons le droit d’être triste, Marie est partie. Nous ne devons pas être malheureux, nous sommes tous une partie de Marie.

Ce n’est pas la fin, mais au contraire le véritable commencement de son œuvre. Un peu comme celle du Christ. En ce sens, Marie qui est là avec nous, reprenant les belles paroles dans Luc 24, 1-12 d’une sagesse éternelle nous dit avec son inoubliable sourire : « Pourquoi me cherchez-vous parmi les morts ? Je suis au milieu des vivants ».  Marie est là au milieu de nous. En nous. Et pour toujours.

Esther, fille de Marie Ruth

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