
A Edith Piaf, Charles Aznavour, Louise Attaque.
Laura, Johnny m’Hallydayfie d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent comprendre. A l’époque, le succès à poil, signifiait autre chose. S’ouvrir et mettre les tripes sur la table. Aujourd’hui, on a des trip, pour le fun. Et ça ne mène nulle part.
Je prends donc mes tripes et je les dépose sur la table qui porte une montagne de cocaïne. Son éclat est aussi hallucinatoire que la poudreuse hivernale qui recouvre les immenses espaces du vide. Shine bright like a diamond, je me laisse guider par mes narines qui nettoient tout ce bordel. J’ai toujours aimé faire le ménage. Presque un trouble obsessionnel-compulsif.
Hymne à l’amour, je Piaf d’impatience devant la vulgate qui se pare de Diamonds sortis tout droit de l’entre-jambe en or de Rihanna.
Je ne sais pas trop de qui il s’agit. On me crie que je suis bien out of time, coincé entre le Moyen-âge et des poussières.
J’ignore bien des choses des nouvelles Muses de la boue-musicalité contemporaine. Des modes, des flamboyances, de ces multiples concours de porn-talent dont l’un des critères semble t-il est sextape.
En d’autres termes, la sexualisation normative de l’espace public « fauss[e] les interactions discursives qui s’y déroulent » (Fraser, 2005) en renforçant, plutôt qu’en suspendant, les inégalités sociales. – Maxime Cervulle, « La sexualisation normative de l’espace public. », Hermès, La Revue2/2014 (n° 69) , p. 146-151
J’ignore tout de ces nouvelles Euterpe, des Terpsichore du Billboard, et de toutes celles que l’on célèbrent et assimilent aux Piérides. Je manque de finesse auditive, ce que j’entends ressemble à des oiseaux qui – La Voix cassée – strient le silence et les harmonies antiques. J’ai la surdité de Beethoven. Je me nomme Ludewic. Ceci explique peut-être cela.
En effet, il peut apparaître froid et distant ou un peu strict, alors qu’il ne s’agit que d’une façade dissimulant tant bien que mal sa timidité naturelle.
Il est également prudent et méfiant et garde sa réserve lorsqu’il ne sait pas à qui il a affaire.
Qu’aime-t-il ?
Il aime plaire, mais beaucoup plus intellectuellement que physiquement.
Source: signification-prenom.com
Quel type bizarre, ce Ludwig van Beethoven. Un vrai kitsch. Il lui faudrait un peu de Nicki Minaj. Un peu de ce petit truc qui marque et que l’on n’oublie pas. Comme un bon et gros postérieur, outrancièrement callipyge, à la place du cerveau.
Sous couvert de l’art et de la libération sexuelle, le milieu de la mode et de la beauté emprunte à la pornographie les ambiances, la surexposition ou le morcellement des corps.
Les mises en scène suggèrent des pratiques marginales ou taboues (sadomasochisme, fétichisme, sexualités multipartenaires, etc.) ou évoquent des comportements répréhensibles pénalement (viol collectif, zoophilie, pédophilie). […] banalisant l’image de la femme-objet par leur aspect glamour et esthétique.
Que le porno-chic soit encore d’actualité ou non importe peu. Il reste que l’érotisme socialement scandaleux est exploité dans une logique d’efficacité publicitaire.
Il représente la garantie pour les publicitaires de susciter l’attention en créant un sentiment de malaise.
Il s’agit également de cibler un public sensible au « paraître ». Par la mise en scène des interdits ou des stéréotypes extrêmes, une alternative aux frustrations est proposée par l’expression des fantasmes de la sexualité provocatrice ou violente. – Lucia Granget, « Transgression et banalisation du sexe dans la publicité sur Internet. », Hermès, La Revue 2/2014 (n° 69) , p. 102-104
Je ne sais rien de ces nouveaux référentiels.
De mon temps, entre la télévision noir & blanc et la forte pilosité pubienne, il n’y avait que l’imagination.
De nos jours, entre les médias en couleurs, la HD, la 3D, et l’épilation intégrale, il n’y a plus vraiment d’imagination.
Lui aussi en est pour quelque chose.
L’Origine du monde de Courbet renvoyait à un signifiant énigmatique, qu’il fallait rechercher dans la broussaille, hirsute.
Elle est sulfureuse. Brutale. Belle. Parce que sublime la provocation, en narguant la censure.

L’Origine du monde, Gustave Courbet, Musée d’Orsay
La transgression ne vole plus très haut, réduite à un banal fond de commerce. Il paraît que c’est l’époque qui veut ça. Besoin de transparence. De voyeurisme. De nu. D’accessibilité. Le nouveau réel comme the new normal. Maintenant, L’Origine du monde est passée au laser, sans poils, transparente.
Seigneur.
Les nouveaux modes de narration induisent simultanément une surenchère et une dilution de ce que représente la transgression. – Lucia Granget, « Transgression et banalisation du sexe dans la publicité sur Internet. », Hermès, La Revue 2/2014 (n° 69) , p. 102-104
Jamais autant la transparence n’aura été aussi stérile. Aussi transparente. Je l’ai déjà dit. En ce sens, devant tout ce beau nouveau et sa foule subjuguée, je reste béotien.
Out of time. Out du tout. Ailleurs que dans les clous. Dans le champs, de clous. De patates.
Putain d’élitiste, Dave!
J’acquiesce.
Je suis resté coincé aux poussières, c’était avant le début du carnage. Oui, c’était avant.

Joëlle Caullier, « Musique et décadence », Romantisme, vol. 13, n° 42, 1983, pp. 137-150
Allez viens, je t’emmène au vent,
Je t’emmène au dessus des gens,
Et je voudrais que tu te rappelles,
Notre amour est éternel
Et pas artificiel
Viens je t’emmène au vent, Louise Attaque par le cœur, et je tourbillonne.
Ici, je ne suis pas un Nigga in Paris, il me manque le pantalon au milieu des fesses, et la moitié du slip en l’air.
Le nouveau chic souffre d’hémorroïdes. Un dégradé dont on imagine la souffrance. Je suis compatissant. C’est la moindre des politesses.
Emmenez-moi, peine incompressible, condamné à perpétuité sur l’île Aznavour, je serai volontiers bagnard.
Là-bas, il me semble que la misère n’est pas comme celle d’ici.
Là-bas, entre vents et poussières, hors du temps, hors du monde, un temps sans monde, un monde cent ans comme mon jeune âge, la misère est moins pénible au soleil.
Ils viennent du bout du monde
Apportant avec eux des idées vagabondes
Aux reflets de ciel bleu, de mirages
Traînant un parfum poivré
De pays inconnus
Et d’éternels étés,
Où l’on vit presque nu,
Sur les plages
[…]
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
