Errances éternelles

J’aspire les ombres froides de la nuit, c’est ainsi depuis mille ans.

Un millénaire que je traverse le temps, réfugié sous la cape des ténèbres. D’une vie à une autre, la même existence et ses nombreuses errances.

Je suis le veuvage de la lumière. J’ai perdu mon innocence avec la chute du soleil, il y a un souvenir de ça. A l’époque, j’étais du monde. Le cœur ébranlé par les pulsions du sentiment, l’âme défaite et prisonnière d’un amas charnel dont l’essence est le jouissif perpétuel. Un amas de jouissances charnelles, un amas du jouir.

Je marche. Les chemins de l’errance me conduisent toujours où je devrais être. Il n’y a jamais rien à apprendre. Il reste l’infini à découvrir. A redécouvrir. Et recommencer. Inlassablement.

Ce n’est pas si cruel. J’erre avec ma conscience. Je ne suis pas seul et je ne suis avec personne. Les errances solitaires dans l’éternité.  

J’aspire les froideurs de la nuit, elles m’offrent l’immortalité et le silence les ombrage. Elles coulent dans mes vieilles veines, et vont réveiller mon âme.

Cela fait mille ans qu’elles me ressuscitent, au goût des choses, pour j’aille dans les ruelles désertées d’existence et remplies de vies interroger l’humanisme endormi, comateux, comme une princesse attendant le baiser d’un prince disparu avec l’aube. 

Un millénaire, déjà. Comme si c’était il y a une seconde. 

 

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