Bande sonore : Je veux te voir – Yelle.
Hier, à quatre heures du matin, les yeux ouverts, j’ai vu une licorne avec un string fluo.
Je ne crois pas que vous et moi nous ayons été un jour présentés. Vous êtes tombés sur mon blogue et vous avez d’abord vomi, puis je ne sais pas, et après vous vous demandez ce qu’il vous reste à faire. Je vais vous le dire : Indignez-vous ! Masturbez-vous. Je vous laisse faire ça, on remet a+ les présentations.
Il y a des soirs, j’ai envie d’écrire tout ce que je me branle, m’ébranle. Ecrire des trucs futiles et débiles inspirés de tranches d’une quotidienneté à laquelle je ne comprends que dalle. Il y a des soirs comme ça dans ma grotte j’ai envie d’écrire les ténèbres de toutes les couleurs de la nuit. Ce soir, il y a de la lumière qui pénètre par une improbable fenêtre. Couleurs mauves nuances orangées de l’océan à perte de vue, le soleil qui va rentrer dans sa grotte, crépusculaire présageant d’un grand soir licorne string fluo. Karlita a posté l’image, et la fenêtre a surgi de nulle part. La musique Lambada que laissait pénétrer cette porte des étoiles avec les couleurs mauves nuances orangées. Je voyais Karlita danser sous les cocotiers près de l’océan balayé des reflets crépusculaires d’un soleil descendant au paradis, les ténèbres. Karlita, tournoyait comme une Lady gitan, Andalousie en Amérique du sud, et moi Khaled lui chantant des vers Didi. Karlita trouvait que « La vie est bonne », et j’ai voulu lui dire « Oui, comme une pute » Ou une chienne. Woof woof. Chienne de vie. J’ai perso eu une préférence marquée pour les chattes.
La fenêtre éclairait les ténèbres plongées dans toutes les nuances de la nuit, aucune licorne a l’horizon, je me suis demandé si la Lady gitan portait un string fluo, un aussi fin qu’elle est fine, si elle était rasée intégrale, sans lianes pubiennes, et à quel point elle était aussi Dirty Dirty que Charlotte. Elle dansait, tatouages recouvrant un corps frêle, Karlita une peinture poétique aux traits recomposés avec beaucoup de finesse. La Lady gitan a posté l’image sur son profil réseaux médias sociaux, la fenêtre sortant de nulle part apportait plusieurs couleurs de l’impressionisme dans mon monde d’expressionnisme, mélange de genres dans les ténèbres, j’ai liké. La fenêtre ouvrait sur son nouveau monde. Elle dansait avec son nouveau monde, sous les cocotiers, rythmes brûlants sous une douceur crépusculaire, et moi avec un léger sourire, j’ai juste eu envie de l’embrasser, délicatement.
Il y a des nuits sans fenêtre, la licorne au string fluo fait toujours son retour, que j’ai souvent envie de te dire en mots qui s’abreuvent du noir et de toutes ses éclatantes nuances. Te dire en phrases ombrages ce que je vois dans l’obscurité, ce que je dois à l’obscurité; te dire simplement ce qui ne l’est pas. La nuit, les ténèbres, et toutes les colorations du silence. J’adore ce que ça psychédélique en moi et autour de moi. Vertiges de lucidité, distorsions d’irréels, métamorphoses du vampire, translucidité de l’homme invisible, spectre metal rock composé de notes nocturnes chopiniens, j’ai souvent envie de te dire, mais je ne sais pas l’écrire. Je ne le saurai sans doute jamais. Même une fenêtre jaillissant de nulle part, offerte par une Karlita qui est en aventure d’elle-même, loin dans son nouveau monde, loin hors de portée, mais si proche. Merci Karlita de penser à moi. J’ignore ce que tu aimes dans mon foutoir, ce foutoir qu’est moi, j’ignore ce qui te plaît tant chez moi, quelques fois je me dis que tu es suicidaire. Tu oses, doucement, mais tu oses. Et j’ai juste envie de t’embrasser, délicatement.
Hier, il était aujourd’hui. Plus de quatre heures du matin. Dans ma nuit, il y a eu une licorne avec un string fluo. Karlita a ouvert une fenêtre, un soleil couchant un peu monetien, la licorne a disparu, et Karlita dansait comme une Lady gitan. Je l’ai regardée, son corps et ses scarifications, ses vers gravés sur le corps, cette poésie inscrite dans la chair, elle était comme une note nocturne chopinienne jouée par iron maiden. La musique relevait d’un rituel du paganisme. Chthonien comme un mortel, j’ai eu léger sourire, je voyais le paradis ressusciter plusieurs fois. Karlita dansait, j’ai juste eu envie de l’embrasser, délicatement.
La licorne avec son string fluo est passée ; et Karlita est dans une cuisine, vêtue de façon élégante comme la Lady en robe noire. Une robe qui sculpte – comme d’autres écrivent des vers – son corps exquis aux seins sublimes. Karlita converse avec beaucoup d’esprit avec un frigo fermé. C’est une séance chez le psy’. Elle nomme ça : Frigo Therapy. Karlita est une solitaire qui ne supporte pas la solitude et qui se sent si souvent incroyable seule, elle en souffre. C’est ce qu’elle raconte au freudien jungien frigo fermé. C’est tellement remarquable que je ferai pareil quand le soleil mettra fin à mes nuits et à toutes les couleurs de mes ténèbres, à mon monde où je me sens aussi vivant qu’un spectre dans un cimetière.
Ce n’est qu’au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son envol.
Karlita, en attendant la nuit prochaine, afin de survivre au jour qui se lève, sera mon frigo, je converserai avec elle, elle gardera la bouche fermée. Et la seule et unique question que je lui poserai sera : « Dis-moi, c’est quand tu mets ta langue dans ma bouche« . Question rhétorique.
Bande sonore : C’est quand le bonheur ? – Cali.