Gros Caleçon

by dave
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Bande sonore : Big in Japan – Alphaville.

Hier, Rose m’a envoyé un message-texte : « Salut ! Viens chez nous et amène ton pénis ! » J’étais dans le métro, station Place-des-Arts, j’ai changé de quai, direction opposée. A peine j’avais sonné que Rose a ouvert, nue, m’offrant un joint et une bouteille de bière. Rose, LSD, a traîné son p’tit cul légèrement mais très agréablement rebondi jusqu’à sa chambre. J’ai fait « Okayyyy » dans ma tête, et ne me suis pas fait ni prier ni attendre.

Le truc a duré deux trois heures environ. Rose est infatigable. Cette fois-ci, elle n’a pas voulu un truc dans la philosophie vegane, elle a exigé un kamasoutra carniste, avec beaucoup de maltraitance animale, saillant et surtout pas cuit à point. J’ai obéi.

Rose ne hurle jamais durant le coït, sur ce point elle diffère de Marie Eve qui – pour prouver qu’elle est tellement bonne ou pour rassurer son sex toy bipède se démenant comme un beau diable avec ses généreuses courbes callipyges – lâche des gémissements d’une artificialité à faire débander un âne. Marie Eve croit qu’en sur-jouant la wannabe pornstar son sex toy de passage la notera bien sur la plateforme de rencontres MeatUp – ce qui aura pour effet de maintenir dans les cimes son profil surcoté. Marie Eve y va à fond. Contrairement à Mélissa.

 

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Mel’ pour les intimes. La brune, quelques fois blonde, tatouée, ne veut pas faire croire au bonhomme qu’il est bon, elle veut qu’il se rende compte à quel point elle est excellente, extraordinaire, le meilleur coup de sa vie. Mel’ ne lésine donc pas sur les moyens, il n’y a pas de limites, tout est ouvert, et tout y est. Mel’ n’est pas sur MeatUp, ni sur FuckMe Tender – abrégé Tender pour les habitués, Mel’ est une bonne et respectable femme mariée et mère de beaux bambins. J’ai toujours été impressionné par sa capacité à préserver cette image merveilleuse du couple parfaitement fidèle – à la Bill & Hillary, avant la (sur)médiatisation de la pipe toute présidentielle de l’autre. Demain, je m’inspirerai d’elle.

Rose, elle, est un « Hm ! » presque étouffé, la marginale ne doit pas donner satisfaction à l’ego du mâle qu’elle enfourche. Même quand elle jouit. Toujours les dents serrées. Les « Hm !» « Hmm ! » «Hmmm !» « Hm ! » quasi inaudibles se succèdent, le corps parcouru par des spasmes de possédée coincée dans une séance d’exorcisme font vibrer le sex toy avec La crosse en l’air, et quand elle meurt sur lui ou en dessous de lui c’est toujours dans un silence de cathédrale. Et personne n’ose faire « Amen », car Rose athée et viscéralement anti-missionnaire serait capable de castrer quiconque oserait.

Les quelques minutes qui ont suivi ressemblaient à une discussion sur une œuvre artistique surévaluée par deux étudiants blasés admis aux Beaux-Arts de Paris. L’œuvre était dans les airs, l’échange avait l’engagement d’une étude en profondeur du plafond de la chapelle Sixtine. Rose était Michel-Ange et moi l’Ange luciférien, pour dire Adam avant l’heure. Elle a parlé comme il vente, puis a sorti : « Maintenant, criss ton camps ! » Je me suis exécuté. J’ai ramassé mon string Black Panther, et j’ai filé.

Dans le métro, direction Place-des-Arts, j’ai reçu un message-texte de Rose : « C’est la dernière fois qu’on fourre ensemble ! » Cette fois-ci, j’ai répondu : « Jusqu’à la prochaine ». Elle m’a envoyé un émouvant emoji en forme de doigt d’honneur. J’ai souri.

Avant de me barrer de chez Rose, en contemplant le plafond de sa chambre, elle a trouvé qu’il y avait quelque chose de sexy chez un homme portant un string. Elle m’a dit : « Quand j’t’ai vu avec ton caliss de string, ça m’a turn on solide ! » J’ai compris pourquoi tout avait été si fluide entre nous. « Ouin. » Rose a insisté : « Vraiment, tous les boys devraient en porter ! » « Tu veux dire les fuckboys. » « Ostie que tu m’énarve ! »  Ensuite, Rose m’a dégagé.

 

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Je le dis d’entrée de jeu les gros caleçons ce n’est juste pas possible au XXIe siècle. Les grosses culottes aux largeurs éléphantesques, c’est anachronique. Les jeunes demoiselles avec une espèce de slip superman aux fesses, les jeunes hommes avec des caleçons comme il s’en portait en RDA ou chez les WASP d’aujourd’hui (comme d’hier), c’est un crime contre la modernité, je dirais même plus : contre la bander-nité et la mouille-rité. Sérieusement.

La modernité et les autres, c’est le string. Une ficelle qui divise l’amas fessier (intense ou modeste) entre la gauche et la droite tout en donnant l’impression d’une absence de frontières ou d’un schisme invisible, mur berlinois traversant un anus qui n’a rien demandé et qui était tranquillou peinard dans son coin, c’est la définition même du XXIe siècle. Tout est mélangé, tout est indistinct, tout est ouvert, et ceux qui n’ont rien voulu en reçoivent tout de même sur la tronche.

Avant-hier, Jenny m’a offert une carte cadeau de chez Greg Hommes, la boutique montréalaise des dessous masculins. Jenny après un vite-vite entre deux rendez-vous professionnels m’a tendu la carte : « Bonne fête ! » Ce n’était pas mon anniversaire, Jenny est tombé sur mon profil centenaire Copains-d’hier.com avec ma fausse date de naissance et elle a cru gagné au Bingo. D’où la carte cadeau de chez Greg-une-ficelle-entre-les-fesses. Elle a ensuite ajouté : « J’aime quand tu mets des strings, les boxers ça me turn off ! » Elle a continué en indiquant l’attirail (en dessous de la ceinture) : « C’est quand même mieux mis en valeur avec un string, non ?! » Jenny a ri, et elle est allée rejoindre un client admissible à l’évasion fiscale.

J’ai pris la carte de Jenny, je me suis commandé un Boxer Undz Trump pour la prochaine fois qu’elle – démocrate clintonienne et clitoridienne de son état – voudrait décompresser avant d’aller se faire du fric en enterrant la société.

Me Jenny Doe, portée aux nues par ses pairs, classe moyenne supérieure, jeune comme un sou neuf, incarne à elle seule la ruée vers l’or – il n’est pas question pour le coup de la collection Gold & Soie lingerie d’AuDope Paris.

Jenny lors de notre quickie portait un micro string, depuis qu’elle a lu mon billet sur le minimalisme elle ne jure que par ça (m’a-t-elle dit dans un style léchage de couilles, je m’étais épilé). XXIe siècle, Jenny est. La fin de semaine dernière, elle s’était présentée avec un C-String sous une magnifique robe écarlate. Je me suis rendu compte que ce que j’aime dans le string c’est l’accessibilité. L’accessibilité de la noune. Tasser la ficelle, et la caverne d’Ali Baba s’ouvre entièrement. Jenny était accessible et directe.

Ce qui change de Marissa, la blonde campagnarde prête à tout pour ne pas se faire larguer, grosse complexée qui se fait souffrance en adoptant un régime d’anorexique pour quelques « Like » et « cœurs rouges » réseaux sociaux, et au sex appeal un peu vache. Marissa porte d’énormes caleçons soviétiques ou léninistes-marxistes, ou de féministes #no bra, et quelques fois à Noël des Tanga. Cela arrive une année bissextile sur trois. Lorsqu’elle et moi avons fait le Bœuf et la Belle au ranch de ses parents, ce n’était pas la bonne année.

 

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Ce matin, Mel’ a aimé un de mes autoportraits instagraméens, en toute discrétion. La connaissant, c’est une façon Rose de me dire : « Salut ! Viens chez nous et amène ton pénis ! »

Le problème avec Mel’ c’est celui du slip très léniniste-marxiste de Marissa, et sa broussaille pubienne qui m’a toujours donné l’impression d’y voir Tarzan voler de liane en liane.

Mel’ est un excellent coup. Ou ayant passée le stade de la wanna be pornstar, en route vers le Hall of Fame. Mel’ est infatigable et hurle comme une cochonne se faisant égorger. On est à un autre niveau du « Hmmmmm » « Uhhh Huhhhh », on est dans le youyou très distinctif du Seigneur de la jungle : « Oooooooooooh ». C’est aussi authentique qu’un Prix Nobel de la paix, ou d’une vedette hollywoodienne recevant un Oscar. Bien évidemment, j’ai ramené ma bite.

Bande sonore : Baltimora – Tarzan Boy. 

 

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