
Bande sonore : Todo Cambia cancin – Mercedes Sosa

Il y a trois ans de cela je créais un blogue sur cette plateforme, cette dernière me l’a rappelé hier par une notification qui me remerciait de la confiance et de la fidélité. J’ai fait ce que je n’ai jamais fait : regarder le nombre de billets publiés depuis janvier 2016.
Le chiffre est effrayant.
482.
Merde.
C’est épouvantable.
Je comprends désormais, chers abonnés, chers lecteurs réguliers (nouveaux et anciens), toute votre souffrance.

Par contre, je ne comprends pas cher lecteur-passant en quête de réponse(s) à l’importantissime question de savoir :
« Quoi faire quand on a sodomisé un mec? »
Je ne sais pas moi. Ranger sa bite dans son pantalon? Ou si l’on aime les échanges de bons procédés, se laisser enfiler aussi. Non? Quoi? Serre pas les fesses, ça se passera bien.
La plateforme qui loge ce blogue, de façon journalière, me fait savoir comment (par quelles voies) les lecteurs arrivent sur ce lieu bizarre qu’est les 50 nuances de Dave – ce foutoir. Précisément, elle m’informe des mots clés tapés sur Google Ecosia et autres qui ont conduit des brebis galeuses dans la tanière du loup. Certains jours, ces mots clés me laissent perplexe. Suis-je si tordu? Ne répondez pas.

Fin novembre dernier, quelqu’un sur Google a saisi cette recherche : « Slips animalprint ». Il s’est retrouvé sur ce blogue entrain de lire le billet : Gros caleçon.
Un autre la semaine dernière a cherché « comment devient on nazi », et Google l’a dirigé vers mon : Pourquoi devenir Nazi en 3 raisons. La même journée, un individu a voulu mâter des strings et a recherché « string babes pics ». Sur mon blogue il est tombé sur un Gros caleçon.
Ce matin, un esprit faisant son coming-out a avoué à Google : « j’aime les femmes laides ». Google lui a dit « Tiens, cela me fait penser à quelqu’un.. Attends, juste moins d’une seconde.. Voilà. Je te présente Dave, il est aussi passé par là ». L’esprit a lu ma déclaration d’amour aux femmes laides, les vraies moches, qui baisent très souvent si bien : J’aime les laides femmes.
Ce matin, cela fait trois ans déjà. Trois putain d’années qu’un Dave d’une noirceur qui fait autant jouir que vomir, erre vent libre et fou ici entre des nuances qui ont dépassé la cinquantaine.
Et vous chers lecteurs-passants, vous êtes toujours là. Merde.

Ce soir, une personne a fait une requête à Google, elle recherchait la « fellation de sabine ». Google lui a proposé ma Pute nymphomane et mon Sucer ce n’est pas tromper. Je ne sais pas si elle a aimé. J’ai voulu lui dire, que Sabine est l’héritière de Cléopâtre, et que sa pipe qui n’a rien de magrittéenne se trouve peut-être dans les livres d’histoire et peut-être sur les sites internet triple x consacrés. Que de toutes les façons, Sabine a déjà sucé, le vin phallique était tiré elle n’avait d’autre choix que de le boire, voilà c’est fait, faut passer à autre chose.

En tout cas, chère Sabine, je te le dis affectueusement, tu dois avoir fait une ostie de job, de blowjob, pour que quelqu’un quelque part dans l’univers daigne se donner autant de mal pour voir ta prouesse (ou c’est simplement un pervers, un branleur en manque d’imagination). Personne ne google ou ecosiase des tocards, à moins que les tocards soient hors norme. Sabine, j’imagine que tu ne l’es pas : tocarde, bien que manifestement hors norme. Sabine Hors Norme, j’aimerais que tu boives mon vin. Toi et moi, jouissons d’ivresse.
Mais Sabine, le cas échéant, je ne dirai pas non à un amuse-gueule. Un truc sympa. Un partage de bons procédés. Comme le dirait Q. : je suis polyglotte. Trilingue pour être précis. Mes langues officielles sont : French Me, Baise-Moi et Anulingus. Je suis donc une langue plurielle, couteau-suisse, et non made in China. Made in black. Comme la Black Wall de Game of thrones. Et qui sait s’adapter aux différents trous de l’Autre. Je suis, Sabine, l’archétype du mâle au service de la femelle. Je suis ton paillasson, laisse-moi lécher la plante de tes pieds. Et que de ma bouche jaillisse et éclore une fleur du mal.
Sabine Hors Norme, soyons Les Amants de Magritte, moi Le Fils de l’homme et toi L’Origine du monde, prenons au mot La Trahison des images, dans une chambre dont la fenêtre ouvre sur La Condition humaine, grimpons au rideau jusqu’au septième ciel, et après chutons anges déchus que nous serons comme les ombres de la Golconde. Sabine que m’importe de m’écraser sur le trottoir comme un œuf si quand tu jouiras ton regard tel Le faux miroir me fera voir le monde comme cet homme dans La Clairvoyance. Sabine, baisons-nous les uns les autres, comme le christ nous a baisé.
Sabine, toi dont la fellation est recherchée sur Google, cela fait trois ans que mes pipes à moi sont publiées sur ce blogue. A vrai dire, ce ne sont pas vraiment des pipes, mais sans doute peut-être Les Mystères de l’horizon. La Reproduction interdite déclinée en une infinité d’illusions, effets miroirs, effets déformants, un Castle of the Pyrenees, quelques fois qui ressemble aux Vacances de Hegel. Sabine, il y a trois ans je m’offrais une Unexpected answer à une question qui n’était pas posée, et je me mettais à la recherche un peu proustienne du Meaning of Night. Trois ans plus tard, Magritte et moi on fume des pipes dans un monde qui n’a rien de La Chambre bleue de Picasso. Le monde est un bal masqué avec des silhouettes qui portent leurs mensonges parfaitement instangramées sur le visage, Magritte et moi portons des Masques Nègres en jouant comme Senghor les Chants d’ombre.
Sabine, il y a trois ans, deux cours à l’université (un en communication et un autre en relations publiques) m’obligeaient à créer un blogue pour parler de tout (inclusivement de communication et de relations publiques). Pour être franc, Sabine, cela m’a fait chier. « Un blogue, ça ne sert à rien. »
Je n’avais rien à dire, et pas le temps de dire que je n’avais rien à dire.
Trois ans plus tard : 482 billets.
Et beaucoup de voyeurs comme lecteurs. Beaucoup de putes nymphomanes comme moi. Beaucoup de salauds. Beaucoup de petites salopes dévergondées. Beaucoup qui mettent ou laissent les autres mettre leurs langues dans des bouches qui en (re)demandent. Beaucoup qui sucent parce que ce n’est pas tromper. Beaucoup qui ne mettent pas de gros caleçons. Beaucoup qui comme Hessel l’exigeait dans son « Épilez-vous! » se rasent The Noune et les Gosses. Beaucoup qui fuit La haine, beaucoup qui sont des gardiens de leurs frères, beaucoup qui en lisant la Note du scribouilleur osent enfin prendre la plume pour dire qu’il n’y a pas de raisons justifiant de devenir Nazi ou qui souhaitent juste mettre fin à la Symphonie porcine. Je veux dire la connerie, ordinaire.
Et beaucoup, Sabine, que je croise dans la vie quotidienne et qui font semblant d’être tombés sur mon blogue par hasard, de ne pas me lire, ou qui en me regardant serrent les fesses (il y a là Sabine l’effet d’un plug anal dans un orifice surpris par la pénétration à sec, Sabine cela se voit dans leurs yeux comme un « Putain de Dave !« ). Merci Patrice L. Merci Claude M.
Sabine, il y a quelques jours, une personne m’a dit qu’en me lisant il lui arrivait souvent de se perdre dans une même phrase. Que j’avais ce penchant à changer de direction dans mes idées dans une même phrase. Je ne lui ai pas dit que la phrase chez moi est un labyrinthe dans lequel j’erre. J’erre et j’air. Comme le souffle à travers ses couloirs. Comme l’aventurier dans un foutoir. Comme un exilé dans son intériorité. La phrase est un labyrinthe, je m’y perds, je me laisse m’y perdre. Sabine comme cette personne perds-toi avec moi. Pour les trois prochaines années.
C’est amusant. Cela ne te fera pas toujours rire. Cela ne te procurera pas toujours le sourire. Quelques fois, tu manqueras de souffle, souvent tu ne sauras plus ni où tu es ni d’où t’es venue, tu seras ce vent libre et fou, invisible et présent, passe-muraille, transparent, calme plat ou tempétueuse, sans cage, fauve. Libre. Je ne sais pas si tu t’amuseras. Mais moi, je danserai des Tango nocturnes avec toutes les ombres de mes nuits, au rythme du vent du souffle de la liberté, et chacune de mes phrases restera un labyrinthe. Sabine, souffle le vent comme dirait l’autre, c’est amusant.

Sabine, il y a quelques jours, Kyrielle m’a dit : « Je suis tombé sur ton blogue via ton profil sur Study-Hm ! ». Il n’était pas encore minuit et nous étions dans ce bar montréalais tous un peu bourrés. Kyrielle est une découverte qui m’a initié à la «Dark Wave and Cold Wave», j’ai exploré avec elle toutes les sensations de cette musique aussi minimaliste que dystopique (et qui conviendrait assez bien à Margaret Atwood et son The Handmaid’s Tale).
Quand Kyrielle m’en a parlé, j’ai passé la fin de semaine à écouter le « Unknown Pleasures » de Joy Division et tout ce que YouTube m’offrait comme plaisir dans la même veine. Lorsque l’on s’est revus la semaine d’après, Kyrielle Cyrillique portait une perruque à la Uma Thurman dans Pulp Fiction, j’étais à la fois Samuel L. Jackson et John Travolta, et notre discussion ressemblait à la danse de Travolta-Thurman dans le chef d’œuvre de Tarantino.
Kyrielle Cyrillique est une marginale d’une fragilité porcelaine et qui a un regard souvent ailleurs. Kyrielle C. a tendance à dévorer presque tout ce qui traîne (ou s’intéresse moindrement à elle) avec une voracité de boulimique, quand personne ne regarde elle s’enferme dans sa tour et vomit ses tripes. Kyrielle C., j’ai envie de lui dire : « Va, vis, vole ».
Tu n’es pas seule, lève les yeux et vois l’étoile scintillante que tu es et qui irradie les cieux. Je ne dis jamais rien. Et dans mon silence, il y a des notes du « Hallelujah » de Jeff Buckley. Une façon comme une autre de déposer sur le cœur Cold & Dark Wave de Kyrielle Cyrillique des pétales colorés.
And it’s not a cry that you hear at night
It’s not somebody who’s seen the light
It’s a cold and it’s a broken Hallelujah
Princesse Leïla m’a dit une fois, « C’est ce que l’on appelle un échange de bons procédés ». Elle avait le regard « Tu sais de quoi je parle, je t’ai lu ! » Nous étions fendus de rire. Ce moment est resté gravé dans ma mémoire comme un de ces instants rares où j’ai eu envie de la prendre dans mes bras et de l’embrasser, une étreinte dont la bande sonore serait le « Believe In Us » de Jay Jay Johanson.
Sabine, j’aime tellement la Princesse. Et je passerai des journées silencieuses à l’écouter, à la voir vibrer par ses histoires ses récits et ses tranches de vie.
Avec la Princesse, je n’ai pas vraiment à m’exprimer, c’est comme si elle devinait, c’est comme si au fond elle ne se compliquait pas trop la vie et faisait les choses comme elles se présentaient. Il n’y a pas de comédie, pas de spectacle, pas de faux-semblants, pas de masques ou autres conneries du genre, juste la Princesse et elle-même. Sabine, la Princesse m’a dit dernièrement qu’elle a toujours un million de questions à me poser et qu’elle n’ose pas toujours. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas insisté. C’est dommage, Sabine, ce sont des occasions manquées. Apprendre à se connaître demande un certain culot, une audace, et se résume simplement quelques fois à « Oser ». Quelques fois, oser ce n’est pas si compliqué, just do it et après let it go.
Sabine, je pose plein de question à la Princesse, sur tout, et nos conversations sont comme mes phrases, des labyrinthes dans lesquels on navigue sans boussole. J’aime ça chez la Princesse. Ce n’est pas compliqué. C’est authentique. Pas de volonté de bluffer, pas de bunker, pas de partie de poker, pas du très adulescent « Tu t’intéresses à moi, donc tu me dragues », pas du très absurde « Je t’aime bien, mais je ne te le dis pas », pas de jeu puéril, juste la connexion et le partage dans un labyrinthe dont on ne sait pas où il nous mènera. Je crois qu’entre autres choses c’est ce que j’aime chez la Princesse, et pourquoi je me sens aussi bien avec elle. Elle ressemble sur ce point tant à Marielle, ma très chère et tendre Marielle.
En fait, Sabine, la Princesse Leïla est une des belles rencontres de cette année, inattendue et d’une authenticité qui m’émeut toujours autant. La Princesse Leïla est cette p’tite sœur que je n’ai jamais eue, moi le benjamin.
Quelques fois, en sa présence, en l’observant vivre intensément l’instant présent, j’ai seulement envie de lui dire : « Go baby girl ! » Je protège tes arrières. Un peu comme un Beau dommage en live chantant « La complainte du phoque en Alaska ». « Va tourner les ballons sur ton nez Princesse Leïla » et à celui qui se moque je lui fends la gueule. Dav-Yoda devenant Dark Vador.
Cré-moé, cré-moé pas
Quèqu’part en Alaska
Y’a un phoque qui s’ennuie en maudit
Quentin, alias Q., non pas comme l’orifice, mais comme Culture, m’a dit il y a quelques jours qu’il se verrait bien « Président de la planète ». Sabine, je lui ai dit que je voterai pour lui. Quentin m’a intuitivement suscité de la confiance. Une question d’aura sans doute.
Quentin, pour un Britannique constipé, a tout d’un Harry Potter version Louis XIV. Ce qui signifie que Potter est une p’tite crotte à Versailles, et qu’il sort d’un pet aussi doucereux que l’anus royal de sa majesté Cul. Pourtant, Quentin malgré sa paire de lunettes n’a rien de Potter, mais beaucoup du Petit Prince de Saint-Exupéry. C‘est en fait, Le Petit Prince à Versailles. Et Versailles a des airs de Rio de Janeiro. Festif, enjaillé, coloré, au-delà des parures, de l’emmerdant strass et des chiantes paillettes. Je veux dire, le raffinement bien plus que le bling-bling, Le Petit Prince réenchante Versailles : Quentin XIV. Après lui, les autres Louis et autres p’tits Q. seront comme des merdes.
Sabine, j’ai avoué à Quentin XIV dernièrement que lorsque je l’ai rencontré la première fois, j’ai écrit quelque part dans mon carnet de note que lui et moi l’on deviendrait amis. Un truc intuitif. Je suis intuitif, cérébral, et libidinal. Pour le coup, avec Q., libidinal est une mention inutile. Quentin ne me fait pas bander, et c’est triste. Quentin XIV vaut mieux qu’une érection, c’est le propre du soleil. Je n’ai jamais voulu niquer le soleil, trop haut trop chaud trop lumineux pour moi. Je préfère baiser la nuit. Avec ses silhouettes vaginales ténébreuses. Je l’ai souvent dit : « J’aime la nuit« .
483ième billet en trois ans, Sabine, et je finis sur une érection, nocturne.
Et je me sens comme un « Fuck » en Alaska. Sans complainte. Qui ne s’ennuie pas en maudit. Et qui ne partira pas gagner sa vie aux Etats-Unis. Mais qui rêve quelques fois à Marilyn Monroe. Mais ça ne dure jamais longtemps. Parce que quelque soit la durée de la nuit, le soleil finit toujours par se lever.
Bande sonore : Nuvole Bianche – Ludovico Einaudi.

These words are my own
From my heart flow
I love you, I love you, I love you, I love you
There’s no other way
To better say
I love you, I love you