
Si seulement tu savais
Ce que portent mes silences
Des blancs en pointillé
Où viennent mourir
Des aveux taiseux
Gesticulant quelques fois
A l’ombre de moi-même
Si seulement tu savais
Ce que portent mes solitudes
Des fantômes accrochés
A des chaines de remords
Trainant dans le labyrinthe ténébreux
De ma permanente dépression
Si seulement
Oui si seulement
Tu savais
Ce que porte mon mutisme
Une descente constante
Dans les profondeurs aux feux éteints
De la chute des anges aux chaleurs du Tartare
Une errance dans les recoins si reculés
De l’esprit torturé supplicié guillotiné
Si seulement tu savais
Toi qui es là
Toi qui partiras
Toi qui meuble mes nuits
toi qui remplies mes absences
Toi dont je ne sais plus le nom
Toi dont je me souviens du nom
Toi qui me ramène de si loin
Toi qui m’attends chaque soir
Toi dont le baiser réveille ce qui est mort
En moi
Et ailleurs
Toi qui sais glisser entre les sourires
Les doucereuses tendresses
Toi
Oui
Toi
Si seulement tu savais
Ce que portent mes yeux
Froids
Les cicatrices fraîches
Les joies fanées
Les miserere asséchés
Les espoirs vidés
Les blessures qui se refugient
Dans le noir de mon regard terne
Et toi qui est là
Et toi qui pars
Malgré les larmes acides
Brûlant ton visage
Malgré mes mots bredouillés
Qui ne savent pas parler
Le langage du cœur
Malgré mes paroles maladroites
Qui ne savent pas dire
Les maux de l’âme
Et toi qui es partie
Et toi qui reviendras
Peut-être
Je veux que tu saches
Que la petite lumière
Au bout de ma nuit
C’est toi